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Moissons estivales : "une situation assez compliquée entre l'excès et le manque d'eau dans certaines régions"

Trop de pluie, pas assez... Quand le maïs et le betterave se réjouissent d'être arrosés, le blé noircit et le lin est à terre Pour les cultivateurs, les caprices de la météo sont toujours un casse-tête.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Les caprices du ciel, éternel casse-tête des agriculteurs (illustration). (FLORIAN LAUNETTE & MEGANE CHENE / MAXPPP)

Luc Smessaert, vice-président de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles), estime dimanche 6 août sur franceinfo que les agriculteurs français, dont les moissons ont lieu en été pour certaines cultures, "sont dans une situation assez compliquée, contrastée entre l'excès d'eau et le manque d'eau dans certaines régions".

franceinfo : quel est l'impact de la météo très changeante de juillet sur les récoltes, à commencer par les blés ?

Luc Smessaert : On a une moisson très atypique. Au 22 juillet, on avait une moisson éclair, en avance, et d'un seul coup, la pluie est arrivée. Toute la bordure maritime des Hauts-de-France, en Normandie, en Bretagne n'a pas commencé la moisson. C'est du blé qui a noirci, avec des débuts de germination. On était plutôt parti pour justement être en avance, et là, on va arriver au 15 août, et ces grains aujourd'hui ont pris énormément d'eau. La chance, c'est que le tas de blé français est de qualité, donc il ira essentiellement à l'alimentation animale, mais c'est du stress pour ces agriculteurs de pouvoir rentrer le salaire d'une année.

Quelles sont les cultures qui profitent de la pluie et celles qui souffrent ?

Depuis quinze jours, il ne cesse de pleuvoir. Il y a des cultures qui en profitent, comme le maïs d'ensilage qui n'a pas besoin d'arrosage, la betterave sucrière. Par contre, on en a qui souffrent énormément à cause de l'excès d'eau, comme la pomme de terre avec des maladies où il y a besoin d'intervenir, même chose avec le mildiou dans la vigne. On pense aussi à des cultures un peu plus compliquées. Le lin, très typique de la Normandie est à terre : il a besoin d'une succession de pluies et de soleil, et malheureusement, il y a beaucoup plus de pluie que de soleil, donc ces cultures vont être difficiles à rentrer.

Ça veut dire que le blé, par exemple, va se vendre moins cher ?

Que ce soit pour le blé ou le colza, c'est une dévalorisation parfois de 10 à 20 euros la tonne, alors que le prix s'est énormément déprécié.

"Le blé valait l'an dernier, plus de 300 euros la tonne. Aujourd'hui, on est à peine à 200 euros pour les agriculteurs."

Luc Smessaert, vice-président de la FNSEA

à franceinfo

C'est des pertes et surtout à un coût de récolte supplémentaire pour rentrer le blé plaqué au sol par les tempêtes. Il va falloir organiser la solidarité. C'est des frais supplémentaires et beaucoup de stress.

À l'inverse, on a de la sécheresse dans le Sud : est-ce que ça pénalise les agriculteurs ?

Énormément. On a une sécheresse qui dure depuis plusieurs mois sur toute la bordure méditerranéenne. Il y a des gros problèmes sur les cultures de légumes, de fruits, au niveau viticole. On a commencé vendanges la semaine dernière, donc avec quelques semaines d'avance : on aura plutôt un millésime de qualité, mais en moindre quantité.

"Avec cette période d'humidité, on consomme un peu moins de melons, d'abricots ou de tomates. Acheter nos légumes en ce moment, c'est donner un vrai coup de main aux producteurs."

Luc Smessaert

à franceinfo

Pour que les producteurs de fruits et légumes français ne restent pas avec les productions non vendues. C'est le moment aussi d'accompagner, de soutenir l'ensemble des agriculteurs qui sont dans une situation assez compliquée, contrastée entre l'excès d'eau ou le manque, selon les régions.

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