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Météo : "Ce n'est pas parce que le mois d'août est maussade que l'on est déjà entré dans l'automne"

Les températures sont anormalement basses pour un début de mois d'août et les trois quarts de la France connaissent un déficit d'ensoleillement depuis le début de l'été. Une situation qui ne devrait pas s'améliorer dans l'immédiat.

Article rédigé par Louis Boy - Propos recueillis par
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Une passante observe une plage artificielle installée pour l'été à Arras (Nord), fermée à cause de la pluie, le 10 juillet 2017. (MAXPPP)

Nous sommes le vendredi 11 août. Et pourtant, de Paris à la Bretagne, les pulls sont de sortie, quand ce ne sont pas les imperméables. Le temps du début de mois d'août est irrémédiablement maussade et frais sur une bonne partie du pays, à l'exception habituelle du pourtour méditerranéen. Plus largement, depuis juillet, l'été donne l'impression de ne pas vraiment avoir commencé. Alors que le week-end du 15 août approche, franceinfo a interrogé Jérôme Cerisier, météorologue prévisionniste pour MeteoGroup, pour savoir si la saison a été particulièrement maussade, et si elle va le rester.

Franceinfo : La météo de cet été 2017 est-elle plus mauvaise que d'habitude ?

Jérôme Cerisier : Cela dépend des régions. Effectivement, sur les trois quarts nord de la France, le temps a été plutôt déficitaire au niveau de l'ensoleillement : il y a eu 20% de soleil en moins par rapport à la moyenne. Alors que le Sud-Est, autour de la Méditerranée, n'a pratiquement pas vu un nuage depuis le début de l'été. Pour comparer, au mois de juillet, il y a eu 140 heures de soleil à Brest (Finistère), soit 20% de déficit, contre 400 heures de soleil à Ajaccio (Corse-du-Sud), en excédent de 10%. Et cette tendance se confirme en août.

Les précipitations, elles, sont plus inégales, elles dépendent surtout des orages. Et on ne vit pas vraiment un été frais. La température moyenne est même plutôt excédentaire. Souvenez-vous qu'en juillet, on a eu des périodes de forte chaleur, avec des pics à 35°C à Paris. En revanche, depuis le début de la semaine, on est effectivement 5 à 7°C en dessous des moyennes de saison dans les trois quarts du pays. Et même en Méditerranée, les températures atteignent tout juste les 30°C.

Comment expliquer ce temps inhabituellement gris ?

Il est dû à la configuration météorologique. Les dépressions venues du Royaume-Uni et de Scandinavie se succèdent et l'anticyclone des Açores, qui nous en protège habituellement, reste surtout... sur les Açores. Habituellement, en été, il remonte plus au Nord, en direction de la France. Actuellement, on est plutôt dans une configuration automnale, typique de la fin septembre ou du début octobre.

Cette situation va-t-elle durer ? Est-on parti pour une fin d'été tout aussi maussade ?

On peut faire des prévisions raisonnables à une dizaine de jours. La mauvaise nouvelle, c'est qu'on risque d'avoir la même configuration qu'aujourd'hui. Autour de la Méditerranée, beaucoup d'ensoleillement, et des épisodes de mistral qui ne sont pas une bonne nouvelle sur le front des incendies. Et sur le reste de la France, un temps qui restera dégradé. Si on devait sauver une journée, ce serait le lundi 14 août, celle où il y aura le meilleur ensoleillement.

En revanche, rien ne dit que le mois de septembre ne sera pas très ensoleillé. Nous vivons dans un climat tempéré, dont la caractéristique est qu'il est très variable. Il n'y a pas de règle : ce n'est pas parce que le mois d'août est maussade que l'on est déjà entré dans l'automne.

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