Sierra Leone : ce que l'on sait sur les inondations qui ont fait plus de 400 morts
Cette catastrophe est l'une des pires de l'histoire du pays. Le président de la Sierra Leone a appelé la communauté internationale à l'aide.
C'est l'une des catastrophes naturelles les plus importantes de l'histoire de la Sierra Leone. Au moins 400 habitants de Freetown sont mortes dans les inondations qui ont ravagé la capitale, dans la nuit du dimanche 13 au lundi 14 août. Franceinfo fait le point sur ce que l'on sait de la situation.
Que s'est-il passé ?
Au terme de trois jours de pluies diluviennes, des torrents de boue ont envahi les rues de Freetown, capitale surpeuplée – 1,2 million d'habitants – de la Sierra Leone. Dans la nuit de dimanche à lundi, des pans entiers de collines où étaient construits des bidonvilles se sont effondrés, surprenant les habitants dans leur sommeil. Des éboulements moins importants se sont produits depuis dans l'est de la capitale et à Bo, la deuxième ville du pays. Et les habitants redoutent de nouvelles inondations, puisque la saison des pluies est loin d'être terminée et qu'il pleut six mois par an à Freetown.
Quel est le bilan ?
Plus de 400 personnes sont mortes et 600 sont toujours portées disparues, selon un dernier bilan dévoilé vendredi par Elhadj As Sy, secrétaire général de la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Ce bilan "pourrait encore grimper", a prévenu le porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU, Jens Laerke, lors d'une conférence de presse. Mercredi, un employé de la morgue indiquait à l'AFP qu'au moins "105 enfants" se trouvaient parmi les morts.
Quelle est la situation sur place ?
La Sierra Leone se trouve "dépassée" par la situation, s'alarme la Croix-Rouge. Celle-ci a annoncé, vendredi, qu'elle allait lancer un appel aux dons pour récolter des fonds en urgence. Dès mardi 15 août, le président de la Sierra Leone, Ernest Bai Koroma, avait appelé à l'aide la communauté internationale.
Dans la capitale, les sauveteurs n'ont pas ménagé leur peine pour retrouver les victimes et les identifier dans les décombres boueux. Mais les moyens manquent cruellement dans ce pays qui compte parmi les plus pauvres du monde. Jeudi, plus de 300 victimes, qui n'ont pas pu être identifiées, ont été enterrées à Waterloo, près de Freetown. Leurs corps reposent désormais près de ceux des victimes de l'épidémie du virus Ebola, qui a fait 4 000 morts en Sierra Leone en 2014 et 2015. Ces enterrements collectifs devaient se poursuivre vendredi, afin d'éviter la propagation de maladies, telles que la dysenterie et le choléra, qu'entraînent habituellement les inondations.
Quant aux personnes déplacées à Freetown, environ 3 000 d'entre elles dorment toujours dehors "car il n'y a pas suffisamment d'abris pour tout le monde", a expliqué Elhadj As Sy, vendredi.
De l'aide humanitaire est-elle déployée ?
La communauté internationale s'organise depuis plusieurs jours. Certains pays n'ont pas attendu d'être sollicités par la Croix-Rouge pour annoncer qu'ils allaient apporter une aide financière aux habitants traumatisés de Freetown. La Chine a promis un million de dollars (850 000 euros), le Togo 500 000 dollars (425 000 euros), la Commission européenne 300 000 euros.
Plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest ont aussi fourni des fonds et des biens de première nécessité à Freetown. De même, l’ambassade d’Israël au Sénégal a envoyé 20 000 portions de nourriture. "De l’eau propre, des couvertures et d’autres produits nécessaires vont suivre", a-t-elle assuré mercredi. Le Programme alimentaire mondial des Nations unies a également aidé plusieurs milliers de personnes, et des "missions d'évaluation" de l'ONU sont en cours, a annoncé son porte-parole.
Le Royaume-Uni a quant à lui annoncé une aide de 5 millions de livres (5,5 millions d'euros), pour financer plusieurs ONG et agences de l'ONU qui viennent en aide aux survivants de la catastrophe. "Notre nouvelle aide apportera des biens de survie essentiels (...) à des gens qui ont tout perdu. La communauté internationale doit s'inscrire dans notre foulée", a déclaré la secrétaire d'Etat britannique au Développement international, Priti Patel.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.