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Inondations dans le Pas-de-Calais : "On n'empêchera pas l'eau de tomber, on doit être meilleur sur la façon l'évacuer", estime le président de la FNSEA

Les pertes sont pour l"heure estimées à "25 millions d'euros", déclare Arnaud Rousseau. "Mais ce sera beaucoup plus", en raison des semis touchés.
Article rédigé par franceinfo
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Vue aérienne d'un village inondé, Wizernes, dans le Pas-de-Calais, le 11 novembre 2023 (photo d'illustration). (ANTHONY BRZESKI / AFPTV / VIA AFP)

"On n'empêchera pas l'eau de tomber, en revanche on doit être meilleur sur la façon dont on l'évacue", estime Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, lundi 13 novembre sur franceinfo, alors que le Pas-de-Calais reste en vigilance orange pour crues, comme trois autres départements, le Nord, la Charente et la Charente-Maritime. 

Arnaud Rousseau appelle à un meilleur entretien des infrastructures. Il épingle notamment les "normes et contraintes" qui encadrent l'entretien des wateringues [fossés de drainage], "trop nombreuses" et souhaite un meilleur "calibrage des pompes" pour remettre l'eau à la mer. Les pertes sont estimées à "25 millions d'euros, sur les betteraves et autres produits maraîchers" mais avec les semis d'automne durement touchés, "ce sera beaucoup plus après", particulièrement pour les éleveurs qui ont perdu des fourrages.

franceinfo : Avez-vous une idée des dégâts sur le monde agricole après les inondations des derniers jours ?

Si on considère uniquement les dégâts sur ce qui est en terre et pas récolté, on estime à 25 millions d'euros les pertes, surtout sur les betteraves et les produits maraîchers. Mais si on prend en compte les semis d'automne, ce sera beaucoup plus après, car l'éleveur qui a perdu ses fourrages et sa pulpe ne sait pas encore l'estimer. Le blé qui passe trop longtemps sous l'eau meurt. C'est extrêmement préoccupant, car il faudra remettre les terres en état, et ça prendra du temps.

La terre n'est-elle pas en capacité d'absorber les pluies des derniers jours ?

Ce sont 350 à 500 millimères d'eau qui sont tombés sur une région au niveau de la mer, et qui n'arrive pas à évacuer l'eau. C'est l'équivalent d'une demi-année, 400 litres d'eau au mètre carré ! Ce n'est évidemment donc plus la terre qui l'absorbe et l'évacuation à travers les wateringues est rendue difficile et les pompes de relevage qui rejettent l'eau dans la mer ne sont pas suffisamment dimensionnées.

Quelles sont vos attentes pour les agriculteurs ? Faut-il une aide rapide ?

Il faudra que la solidarité de la nation soit au rendez-vous, mais au-delà de cet évènement, j'appelle les pouvoirs publics à s'inscrire dans la durée pour pouvoir faire en sorte qu'aucune entreprise, aucun agriculteur ne reste sur le côté de la route.

Au-delà d'une aide financière, selon vous, y a-t-il des mesures de prévention à prendre pour éviter que des dégâts pareils se reproduisent ?

Sur l'évacuation de l'eau et notamment sur l'entretien des wateringues, ces fossés creusés de la main de l'homme, on a besoin qu'on en facilite l'entretien. Elles sont encadrées par trop de normes et de contraintes d'entretien, qui ne permettent pas de faire le travail nécessaire sur le curage, pour des raisons qui tiennent essentiellement à des conditions environnementales. Il faut absolument qu'on œuvre sur les wateringues quand cet épisode sera terminé et qu'on calibre les pompes puisque étant au niveau de la mer, on a besoin de pomper l'eau pour la remettre à la mer. On n'empêchera pas l'eau de tomber, en revanche, on doit être meilleur sur la façon dont on l'évacue.

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