"C'est un peu un village fantôme" : Villegailhenc trois semaines après les inondations dans l'Aude
Beucoup d'habitants ont quitté ce village au nord de Carcassonne après les intempéries meurtrières du 15 octobre. Certains, très traumatisés, ne reviendront pas dans la commune.
Trois semaines après les graves inondations qui ont fait 15 morts et touché 126 communes, l'heure est toujours aux travaux dans l'Aude. À Villegailhenc, village de 1 600 habitants complètement dévasté, il reste encore quelques gravats qui traînent, une voiture défoncée oubliée dans un coin, mais les rues sont déblayées et le pont emporté a été remplacé par un pont militaire qui sera opérationnel dans quelques jours. Ce qui frappe surtout, ce sont les rues désertes.
"Quand je passe là, le soir, c'est un peu un village fantôme", raconte le maire Michel Proust. Il attend l'arrivée des dotations promises par les collectivités locales et l'État. Ils ont activé un fonds d'urgence de plus de 100 millions d'euros. "J'ai un budget de fonctionnement d'1,6 million d'euros. Si je n'ai pas les mêmes dotations [que les autres communes], je ne pourrai pas payer les salariés au bout de huit mois car on n'aura pas la même population", s'inquiète-t-il.
On n'a plus les voisins et les anciens qui étaient sur les bancs, ça change l'ambiance du village
Bernard, un habitantà franceinfo
Deux rues ont été condamnées, des maisons seront sans doute détruites. Comme d’autres, Claude attend que ça sèche. "Moi, je reviendrai ici parce que je connais le village depuis 40 ans. Je suis bien ici, j'ai tous mes amis. Je n'ai aucune raison de ne pas revenir". Annie et Gérard, en revanche, ne reviendront pas. "Nous sommes partis [temporairement] à Carcassonne et on ne reviendra pas à Villegailhenc. On va chercher un endroit où il n'y a pas de rivière. Le traumatisme a été trop fort", confient-ils.
La fierté du village, c’est que les enfants aient retrouvé leur école cette semaine. Les jeux et les rires ont donc repris dans la cour de récréation.
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