Inondations dans l'Aude : "On commence à avoir la cartographie par commune des maisons qui vont devoir être détruites"
Six mois après les inondations dans l'Aude, "il y a encore des personnes qui n'ont pas pu entrer chez elles", a réagi dimanche sur franceinfo André Viola, le président du conseil départemental.
Quatorze morts, des maisons dévastées, des centaines de sinistrés... Les 14 et 15 octobre, le département de l’Aude avait reçu en quelques heures l'équivalent de trois mois de pluies. Six mois après, la reconstruction se poursuit, lentement. "On commence à avoir la cartographie par commune des maisons qui vont devoir être détruites", a expliqué dimanche 14 avril sur franceinfo André Viola, le président du conseil départemental. Il estime à quelque 20% les personnes "qui n'ont pas encore reçu la totalité des évaluations".
franceinfo : Comment va le département ?
André Viola : On a voté le budget du département en début de semaine. On l'a appelé le budget de la reconstruction. On est dans cette phase d'essayer de se reconstruire après ces terribles évènements. Malheureusement, il y a encore des personnes qui n'ont pas pu entrer chez elles. En ce moment le climat n'est pas bon parce qu'il y a eu des sinistrés qui ont eu les retours des assurances et qui peuvent maintenant se projeter et d'autres qui attendent encore. Pour les particuliers, c'est difficile. On n'a pas les chiffres mais en pourcentage, c'est de l'ordre d'une vingtaine de pourcents pour ceux qui n'ont pas encore reçu la totalité des évaluations. On commence à avoir la cartographie par commune des maisons qui vont devoir être détruites.
Une soixantaine de maisons vont être détruites à Trèbes et à Villegailhenc. Quid de ceux dont les hébergements d'urgence arrivent à échéance ?
On est en train d'étudier et là, c'est plutôt la communauté d'agglomérations de Carcassonne avec l'État, la possibilité de proroger les dispositifs d'accompagnement. Encore hier, j'ai vu le maire de Sainte-Hilaire, une autre commune très touchée, qui me disait que c'était très difficile d'aller voir ces particuliers pour leur dire qu'ils ne pourraient pas revenir et que, ce qui avait été le projet de leur vie, cette maison, allait être détruite. Dans le feu de l'action, certains avaient tenu mais là, ils commencent à craquer. Avec la préfecture, on a remis en place des cellules psychologiques parce que c'est nécessaire.
Quelles mesures concrètes ont été prises ?
Il y a des réflexions qui n'ont pas abouti. Par exemple sur le déclenchement des alertes. Tous les professionnels de la sécurité me disent : "Heureusement que ça s'est produit la nuit. Ça aurait été en journée, on aurait déploré beaucoup plus de victimes". On s'interroge. On a des systèmes dans l'Aude d'alertes par sms suite à 1999. Déclencher cela en pleine nuit, est-ce que ça n'aurait pas envoyé des personnes à l'extérieur alors qu'il ne fallait pas sortir de chez soi ? Il y a toute une acculturation à avoir sur le risque, des exercices à développer. En urgence aussi, l'entretien des rivières. On est en train d'enlever toutes les embâcles. Ces rivières-là, qui n'avaient pas été touchées en 1999, il va falloir revoir les écoulements, peut-être revoir des ponts qui ont fait obstacle à un moment donné.
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