Aude : quatre nouveaux cas d'intoxications à l'arsenic chez des enfants de la vallée de l'Orbiel
Ces nouveaux cas s'ajoutent aux trois déjà révélés mi-juin. Les déchets de l'ancienne mine d'or de Salsigne sont soupçonnés d'être à l'origine de ces intoxications.
La liste s'allonge. Quatre nouveaux cas d'intoxications à l'arsenic ont été mesurés chez des enfants de la vallée de l'Orbiel, selon les documents fournis mercredi 3 juillet à franceinfo par les parents d'élèves de l'école de Lastours (Aude). "D'autres résultats devraient encore arriver dans les prochains jours", précisent-ils.
Après la découverte, en avril, d'importantes concentrations d'arsenic, probablement charrié depuis l'ancien site minier de Nartau par les inondations d'octobre, dans le sol de la cour de l'école, plusieurs parents d'élèves avaient fait analyser les urines de leurs enfants à l'hôpital de Carcassonne. Au total, sur les 12 enfants dont les résultats ont été communiqués, sept présentent des taux d'arsenic supérieurs à la valeur normale pour un adulte, fixée à 9 µg/g par l'Institut national de recherche et de sécurité (INRS).
Des taux jusqu'à quatre fois supérieurs à la norme
Parmi les quatre nouveaux cas révélés mercredi, deux enfants, âgés de 4 et 8 ans, se trouvent juste au-dessus de ce seuil, à 10 µg/g. Les deux autres, âgés de 5 ans et 2 ans et demi, présentent des taux très élevés, à 27 et 36 µg/g. L'ingestion de ce poison, rejet de l'exploitation de l'ancienne mine d'or de Salsigne, est dangereuse pour la santé à long terme et peut provoquer, à cours terme, des maux de tête et des douleurs au ventre.
Ces nouvelles analyses démontrent que le problème de l'arsenic dans la vallée de l'Orbiel dépasse le cas de l'école de Lastours. Si quatre des victimes y étaient scolarisées, trois ne l'étaient pas au moment de l'inondation de la cour de l'école. L'enfant la plus atteinte n'est pas du tout scolarisée. Comme les quatre enfants les plus touchés, elle habite en revanche dans le village de Mas-Cabardès.
Situé en aval du ruisseau qui a inondé l'école, ce bourg de la montagne noire n'est séparé du site pollué de Nartau que par une crête. Lors de notre reportage mi-juin, un militant écologiste avait émis l'hypothèse que le vent n'emporte les poussières d'arsenic de l'autre côté de la montagne. L'enquête, commandée (tardivement) par la préfecture de l'Aude, devrait permettre d'éclaircir les raisons de cette intoxication.
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