Crues en Haute-Savoie : "On avait oublié que l'eau pouvait monter aussi haut", confient des habitants en zone inondable en constatant les dégâts

À Etrembières, près d'Annemasse, les habitants d'un lotissement inondé, sont assez fatalistes. 24 heures après la crue exceptionnelle de l'Arve, en Haute-Savoie, ils constatent les dégâts. Cet événement soudain pose de nouveau le problème des zones inondables, où l'on a parfois construit des bâtiments d'entreprises et des habitations.

Pascal et Mina sont propriétaires dans le lotissement des Eaux Belles, construit par des Suisses il y a 15 ans. L'eau est montée jusqu'à 50 cm dans leur garage, ils avaient pu transporter leurs biens dans des maisons surélevées, donc intactes.

"On nous avait dits que c'était potentiellement inondable, reconnaît Pascal, mais il n'y a pas eu de montée d'Arve aussi haute. La précédente date de 1944, les gens avaient presque oublié que de l'eau pouvait monter aussi haut. Là, par contre en huit ans, deux fois de suite, ça fait beaucoup. C'est la part de risque que l'on va avoir maintenant avec le réchauffement climatique." Mina, elle, tente de relativiser : "On espère toujours que ça n'arrive pas. L'endroit est magnifique, ça en vaut quand même l'enjeu."

Jean est venu à pied de la Suisse toute proche, il se pose en vieux sage. "Les architectes ne veulent pas le dire, autrement, ils ne peuvent pas construire. Le pré absorbe, le béton non. Conclusion : la nature fait comme elle veut et l'homme n'aime pas ça." Les propriétaires qui veulent rester sont aujourd'hui déterminés à améliorer les protections face aux crues.