Ouragan Maria : "L’intensité des cyclones pourrait évoluer avec le réchauffement climatique"
Pour le climatologue, membre de l’Académie des sciences et président de l’Institut Pierre-Simon-Laplace, Hervé Le Treut, les risques d'ouragans "vont grandir parce que le réchauffement climatique continue".
Emmanuel Macron a fait le lien, mardi 19 septembre, à la tribune de l’ONU, entre le réchauffement climatique et la série d'ouragans violents qui ont touché les Antilles. Ce qu’approuve Hervé Le Treut, membre de l’Académie des sciences et président de l’Institut Pierre-Simon-Laplace. Pour le climatologue, on est face à des cyclones qui nous montrent la puissance du risque climatique.
>>> Lien entre ouragans et réchauffement climatique ? La prudence de la communauté scientifique
#Irma #Maria "Ces cyclones sont favorisés par le réchauffement climatique" confirme le climatologue Hervé Le Treut @IPSL_outreach pic.twitter.com/rYXe9zu8NK
— franceinfo (@franceinfo) September 20, 2017
franceinfo : Le réchauffement climatique va-t-il augmenter le risque d’ouragan ?
Hervé Le Treut : Ces risques vont grandir parce que le réchauffement climatique continue. Les risques qui seront là dans 30 ans, ils seront augmentés par le relèvement du niveau de la mer, par le fait que le réchauffement sera plus fort. Le réchauffement climatique joue un rôle majeur parce que les ouragans se nourrissent de cette énergie stockée dans les océans. Après, la température de l’océan dépend des courants, des vents et notamment des contrastes de températures entre une partie est et ouest de l’océan.
2017 est-elle une année particulière pour les cyclones ?
Les années sont toujours particulières, la route des cyclones peut changer. Les cyclones peuvent frapper des zones qui n’avaient pas été frappées avant parce qu’il y aura des modifications dans les routes habituelles liées au dérèglement climatique.
Les ouragans seront-ils plus violents à l'avenir ?
Pour le moment, nous n’avons pas beaucoup de signes qui laissent penser que le nombre d’ouragans pourrait changer. En revanche, dans la plupart des études, on voit que leur intensité pourrait évoluer avec le réchauffement de la planète. Si on n’a pas diminué nos émissions à effet de serre dans un délai d’une vingtaine d’années, d’une manière assez forte, on ne sera pas capable de rester sous la barre des deux degrés qui est même jugée insuffisante par beaucoup… C’est un autre problème de savoir comment on peut diminuer l’usage du charbon, surtout du charbon, du pétrole et du gaz naturel dans les années qui viennent.
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