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"Je suis à la merci de l'ouragan" : les habitants racontent les premiers dégâts de Maria

L'ouragan Maria, en catégorie 5, a causé de nombreux dégâts en Martinique, en Dominique et en Guadeloupe.

Article rédigé par franceinfo
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L'ouragan Maria arrive sur la Guadeloupe, le 18 septembre 2017. (ANDRES MARTINEZ CASARES / REUTERS)

L'ouragan Maria a balayé la Martinique et la Dominique et se dirige vers la Guadeloupe. Les deux îles des Antilles françaises ont été placées en alerte violette cyclonique à l'approche de Maria, qui n'était encore qu'une simple tempête tropicale il y a deux jours mais s'est soudain transformée en ouragan d'une puissance comparable à celle d'Irma. Franceinfo fait le point, mardi 19 septembre au matin, sur les premiers dégâts.

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La Martinique "s'en sort bien"

L'œil de Maria est passé à une cinquantaine de kilomètres de la Martinique. Les vents violents et les pluies torrentielles y ont provoqué des coupures d'électricité. "Nous nous en sortons bien. La population est rassurée... Simplement, il y a une grosse partie de notre ville qui est sans lumière et comme nous sommes dans la nuit, ce n'est pas fait pour rassurer tellement la population", a décrit Jean-Claude Ecanville, maire du Carbet, une commune du nord-ouest de l'île, à franceinfo. 

S'il n'y a "pas de perte humaine", d'après une journaliste de Martinique 1ère, Laurie-Anne Virassamy, les dégâts matériels sont, eux, plus importants. "Il y a des routes coupées, des arbres sont tombés sur la chaussée et nous avons plusieurs cours d'eau en crue", ajoute-t-elle. "Nous avons des poteaux électriques qui sont tombés", ajoute Jean-Claude Ecanville. Une évaluation plus précise des dégâts ne pourra être effectuée qu'à la levée du jour, ont prévenu les autorités locales. La préfecture a, de son côté, annoncé que les écoles et entreprises resteraient fermées mardi, d'après Martinique 1ère.

De "nombreux dégâts" en Dominique

L'ouragan a ensuite frappé de plein fouet la Dominique, où les météorologues redoutent des dégâts bien plus considérables qu'à la Martinique car l'œil du cyclone et son mur de vent dévastateur sont passés directement au-dessus de l'île. "Mon toit s'est envolé. Je suis complètement à la merci de l'ouragan. Ma maison est inondée", témoigne sur Facebook le Premier ministre de l'île des Caraïbes, Roosevelt Skerrit.

"Jusqu'à présent, nous n'avons perdu que des choses que l'argent peut remplacer. Ma plus grande peur est que nous nous réveillons pour apprendre qu'il y a des blessés graves et des morts. Nous aurons besoin d'aide, de toute l'aide possible", poursuit-il.

"De nombreux dégâts" sont signalés, rapporte une journaliste sur place. L'hôpital est "sinistré" et "beaucoup de maisons n'ont plus de toit", décrit-elle sur Twitter. 

En Guadeloupe, "tout le monde est calfeutré"

L'ouragan se déplace désormais à petite vitesse en direction de la Guadeloupe, où ses premiers effets se font déjà ressentir. "Restez confinés. Réfugiez-vous dans la pièce la plus sûre", conseille la préfecture de Guadeloupe.

"Les communications sont très difficiles", décrit à franceinfo Sébastien Gilles, journaliste à Guadeloupe 1ère. "Nous avons l'impression qu'il y a une dizaine d'hommes qui sont en train de marcher sur le toit. Mais c'est simplement le vent qui fait autant de bruit", compare Blaise Mornal, maire de la commune de Petit-Canal, située dans le nord de la Guadeloupe, une partie de l'île qui devrait être moins touchée par l'ouragan Maria. A Vieux-Fort, dans le sud, une habitante décrit les premiers dégâts.

Des "mesures de protection et de mise en sécurité des populations, des sites et points d'importance vitale" y ont été mises en place, a indiqué le ministère de l'Intérieur dans un communiqué. En Guadeloupe, un arrêté a été pris pour "interdire à toute personne d'entrer et de séjourner dans des zones identifiées à risque pour chaque commune de l'archipel". Laura Cruchet, habitante de Saint-Claude, près de Basse-Terre, a pris ses précautions. Elle a tout bâché, garé les voitures sur des parkings qui n'étaient pas entourés par des arbres et évacué la maison. "Il n'y a pas un chat dehors. Tout le monde est calfeutré, les stores sont tirés, les volets sont fermés et on est tous prêts à aller dans une pièce qui ne craint rien." 

Contactée par franceinfo, Stéphanie Jacob, habitante de Basse-Terre, est confinée dans une chambre de sa maison depuis la fin d'après-midi : "Nous avons très chaud car tout est fermé, pas de clim ni d'électricité. Nous sommes enfermés dans une petite pièce, dans l'obscurité. On entend des choses qui s'envolent et qui frappent à l'extérieur." Par précaution, la jeune femme a renforcé toutes les fenêtres de sa maison et regroupé bouteilles d'eau et lampes torche dans un endroit, "on est fatigué et on a hâte que ça finisse. Je viens de regarder dehors par une petite fenêtre, c'est impressionnant, les arbres sont complètement pliés."

Jacques Houpert, proviseur du lycée polyvalent Nord Grande Terre, est lui aussi terré dans son logement : "C'est l'horreur ici, le vent souffle très violemment. On est réfugié dans la chambre et on suit les informations à la radio." Malgré les murs aux normes anticycloniques de son appartement, Jacques Houpert n'est pas rassuré. "L'eau passe par les fenêtres tellement il pleut, et nous n'avons plus d'électricité depuis 17 heures. On se demande si ça va bien tenir...", témoigne-t-il. "Les forces de sécurité sortiront dès qu'elles le pourront pour faire les premières reconnaissances", a indiqué le préfet de Gudeloupe, Eric Maire.

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