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Ouragan Irma : "J'ai dû rassurer mes clients", témoigne un boulanger français de Porto Rico

L'ouragan s'approche désormais des territoires américains, et notamment de l'Etat de Porto Rico, où l'état d'urgence a été décrété. Franceinfo a joint un Français installé dans la capitale, San Juan.

Article rédigé par Raphaël Godet
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Un homme marche dans les rues de Luquillo (Porto-Rico), avant le passage de l'ouragan Irma, le 6 septembre 2017. (RICARDO ARDUENGO / AFP)

Et maintenant, les territoires américains. Après avoir balayé les Antilles françaises, l'ouragan Irma se dirige désormais vers la Floride, Porto Rico et les îles Vierges. L'état d'urgence y a été décrété. Franceinfo a réussi à joindre Fernando Perez, gérant d'une boulangerie française à San Juan, la capitale portoricaine.

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Franceinfo : Dans quel état d'esprit êtes-vous, juste avant l'arrivée de l'ouragan Irma ? 

Fernando Perez : A vrai dire, je ne me sens pas très bien, comme à chaque fois qu'un tel épisode météo est sur le point de me tomber sur la tête. C'est beaucoup de stress, beaucoup de nervosité. C'est bizarre de se dire qu'on attend un ouragan... L'homme est tellement impuissant face à quelque chose d'aussi gros. En un coup de vent, on peut tout perdre. Mais la priorité, c'est la sécurité de gens.

Justement, qu'avez-vous fait pour anticiper au mieux le passage de l'ouragan ? 

J'ai passé les deux derniers jours à barricader ma maison en installant des planches de bois sur les fenêtres et sur les portes. J'ai fait trois fois le tour pour vérifier que rien ne traînait dehors. Car le moindre pot de fleurs peut faire de gros dégâts. J'ai aussi renforcé les ouvertures de ma boulangerie. Je l'ai fermée plus tôt aujourd'hui [mercredi]. Dès la mi-journée. Ce matin, j'ai eu une cinquantaine de clients. Ça se voyait : ils venaient tous faire des réserves. Chacun repartait avec 4, 5 ou 6 baguettes sous le bras. Au cas où... Je savais que ça allait se passer comme ça, alors j'ai demandé à mes boulangers de quadrupler la production exceptionnellement.

Comment avez-vous trouvé les gens ?

Certains étaient vraiment très inquiets. J'ai dû les rassurer, mais je ne suis pas beaucoup plus confiant qu'eux. Ce n'est pas tous les jours que l'état d'urgence est décrété dans votre Etat. Ça se voit que les gens ont peur, il n'y a pas un chat dans les rues, tout le monde est à l'abri.

J'ai dû croiser trois voitures en une heure sur l'autoroute. Normalement, c'est bondé.

Fernando Perez

à franceinfo

Craignez-vous les jours qui viennent ?

Disons que je vais avoir du mal à trouver le sommeil. Et je ne serai pas le seul... On ne sait pas quel sera l'ampleur des dégâts. Pour autant, j'ai prévu d'ouvrir ma boulangerie après-demain. J'ai un groupe électrogène, je le mettrai en route, et je serai en mesure de faire du pain pour les gens. Dans ce genre de situation, on est dans le réflexe et donner de la nourriture, c'est la base. 

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