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Sommet climat : il y a un "manque d'impulsion des Etats" qui "restent sur le banc de touche"

Armelle Le Comte, chargée du plaidoyer climat à Oxfam, a affiché de la déception, mardi sur franceinfo, alors que se tient le sommet sur le climat qui se déroule à Paris en présence de 160 chefs d'Etat.

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Les dirigeants mondiaux et les chefs d'Etat assistent à la session plénière du One Planet Summit le 12 décembre 2017, à Paris. (ETIENNE LAURENT / POOL)

Emmanuel Macron n'a fait "aucune annonce concrète" dans son discours lors du sommet sur le climat One Planet Summit, a regretté Armelle Le Comte, mardi 12 décembre sur franceinfo. Selon la chargée du plaidoyer climat à Oxfam, il y a un "manque d'impulsion des Etats" qui "restent sur le banc de touche".

>>> Suivre en direct le sommet sur le climat à Paris

Plus de 160 chefs d'Etat, de gouvernement et de délégations ainsi que des personnalités participent au One Planet Summit, le sommet sur le climat qui se déroule sur l'île Seguin, à Boulogne-Billancourt, près de Paris.

franceinfo : Comment accueillez-vous le discours d'Emmanuel Macron ?

Armelle Le Comte Beaucoup de déception dans les annonces des acteurs publics et notamment de la part de la France. Emmanuel Macron n'a fait aucune annonce concrète face aux participants. Auparavant, il a annoncé que la France augmenterait ses financements pour l'adaptation au changement climatique à 1,5 milliard d'euros d'ici 2020. C'est une augmentation de 300 millions d'euros par rapport à ce qui a été promis à la COP 21, donc largement insuffisant. Il y a eu beaucoup d'annonces du secteur privé, parfois des choses qui peuvent être intéressantes. Mais il y a vraiment un manque d'impulsion des Etats. Il y aura peut-être d'autres annonces à la marge, mais les Etats restent sur le banc de touche. Emmanuel Macron a beau parler de l'urgence d'agir, mais il n'apporte pas de réponses aux besoins croissants, avec toutes les tempêtes, les inondations et les sécheresses que l'on a pu voir ces dernières années. Pour un sommet qui se voulait très concret, avec des solutions précises et concrètes, notamment à destination des populations les plus pauvres, c'est pour l'instant très décevant.

Les engagements pris par les entreprises et les fonds souverains sont-ils positifs ?

Cela montre que le secteur privé commence à prendre la mesure des risques liés au changement climatique pour leurs affaires et leurs profits. Ce n'est pas surprenant qu'un assureur comme AXA décide de s'engager davantage, de désinvestir davantage du charbon ou du sable bitumineux. Il y a une certaine prise de conscience. Pour autant, on a le sentiment qu'il y a cette croyance que la bonne volonté du secteur privé suffira à limiter le réchauffement à deux degrés. On doit accélérer l'action. Cela passe par la régulation des Etats qui doivent inciter ces acteurs privés à réorienter leurs financements.

Qu'auriez-vous souhaité comme annonce ?

On entend que la transition et les énergies renouvelables, cela coute très cher. Mais l'argent existe. C'est juste qu'aujourd'hui, il est encore trop investit dans les énergies fossiles. Une des annonces un peu positives vient de la Banque mondiale qui s'est engagée à ne plus financer des projets pétroliers et gaziers d'ici 2019. C'est un signal qui est fort. On aurait souhaité que des institutions publiques françaises, comme l'Agence française de développement, prenne ce genre d'initiatives aussi.

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