Sécheresse : "La pluviométrie n'est pas le plus important, c'est vraiment l'évapotranspiration qui a explosé", selon une association environnementale
Certaines nappes phréatiques d'Alsace ou du Massif central "affichent toujours des niveaux modérément bas à bas", indique Christian Toussaint, référent pour l’eau au sein de l'association Indre Nature, invité jeudi 11 juin sur franceinfo.
"La pluviométrie n'est pas le plus important. C'est vraiment le changement climatique, avec l'évapotranspiration qui a explosé", explique jeudi 11 juin sur franceinfo Christian Toussaint, référent pour l’eau au sein de l'association Indre Nature. Dans son bulletin mensuel sur la recharge des nappes phréatiques, le Bureau de recherches géologiques et minières indique que "les nappes de la plaine d'Alsace, des couloirs de la Saône et du Rhône et de l'est du Massif central affichent toujours des niveaux modérément bas à bas".
"L'inquiétude c'est toujours dans le versant nord du Massif central. Là, on n'a pas de réserves. Et ça va très vite", prévient Christian Toussaint. Il suffit de "15 jours de pluie pour qu'il y ait une chute drastique des débits", à cause de l'"élévation des températures et un coefficient radiatif du soleil qui est important".
Météo France anticipe un été 2020 plus chaud que la normale
L'hiver a été "extrêmement pluvieux avec un excédent de pluie", mais il a aussi été "extrêmement doux, à 2,5°C au-dessus des moyennes sur cinq mois". "Ce qui fait que les phénomènes évaporatoires sont toujours là. Heureusement depuis on a eu des orages, et ça a quand même rétabli la situation", explique-t-il.
On a l'impression que le positionnement des anticyclones a changé et on a de plus en plus de vents continentaux qui sont très forts et qui dessèchent les sols.
Christian Toussaint, référent eau à Indre Naturesur franceinfo
Il estime par ailleurs que "la rose des vents a changé". Pour 2020, Météo France anticipe un été plus chaud que la normale, "très lié au réchauffement climatique", a indiqué Michèle Blanchard, de la direction des services climatiques. Des restrictions pour l'usage de l'eau sont déjà en vigueur dans 12 départements, essentiellement en Loire-Atlantique, Vendée, Côte-d'Or, Saône-et-Loire, dans l'Ain et la Drôme.
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