Sécheresse : des communes obligées de recourir à des camions-citernes pour s'approvisionner en eau
Avec la sécheresse en France, les niveaux des rivières et des nappes phréatiques ont drastiquement baissé. À tel point que certains collectivités ont recours à des camions-citernes pour pallier les manques en eau.
François Malefoy est le capitaine du Saint-Christophe : depuis 20 ans déjà, son bateau-citerne alimente en eau potable les îles de Porquerolles et de Port-Cros, au large de Toulon. Mais à cause des températures très élevées, son navire est sollicité de plus en plus tôt dans l'année : "Déjà l'été, on peut amener jusqu'à 760 000 litres par jour, mais là il y a davantage de besoins en eau", explique-t-il.
"Avant on commençait les rotations sur Porquerolles à partir de mi-juin : cette année, on a commencé les rotations sur Porquerolles à partir du 23 février !"
François Malefoyà franceinfo
Les îles de Porquerolles et de Port-Cros sont placées en alerte sécheresse depuis le 1er juin 2022 par la Préfecture du Var. "L'hiver, l'île de Porquerolles arrive à subvenir à ses besoins par ses nappes, quand il y a beaucoup moins de tourisme. Mais là, elle n'a pas pu à cause d'un déficit de pluviométrie", détaille François Malefoy.
Un vieillissement du réseau
Mais cet été, les pénuries d'eau se font ressentir dans des territoires moins habitués. Thierry Hubert travaille à la direction du territoire de Haute-Saône où six communes, moins bien dotées que d'autres en réserve d'eau, ont été dans l'obligation de recourir à des camions-citernes pour les approvisionner. "L'hiver, on n'a pas toujours suffisamment d'eau. On parle de la neige, mais ne serait-ce qu'en pluviométrie directe, on n'a pas forcément des pluviométries très conséquentes et la recharge en eau ne se fait pas toujours", explique-t-il. Des sources "assez fragiles" avec "peut-être des besoins de consommation plus importants", mais ce n'est pas la seule cause de cette pénurie : "Dans certains cas, on a aussi le vieillissement du réseau de distribution qui entraîne des pertes conséquentes et donc il y a un certain volume d'eau qui part, qui est restituée en milieu naturel mais qui ne bénéficie pas aux abonnés", développe Thierry Hubert.
Même situation en Haute-Loire : la commune de Bouchet-Saint-Nicolas a dû faire venir plus d'une centaine de camions-citernes depuis fin mai. Car, en plus d'alimenter ses habitants en eau, la commune doit aussi veiller au bien-être de ses bovins, indique la maire Josette Arnaud : "On en a 1 300 sur la commune : avec la chaleur, il faut bien 120 litres d'eau par jour, rien que pour un animal !"
"On est arrivé à prendre un rythme de consommation qui est très dur, mais on y arrive. Mais pour recharger les nappes phréatiques, ce ne sera pas avant septembre !"
Josette Arnaud, maire de Le Bouchet-Saint-Nicolasà franceinfo
Surveiller les réseaux d'eau, mais surtout la consommation de chacun, des obligations qui se feront sûrement de plus en plus pressantes au fur et à mesure de la baisse des niveaux d’eau.
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