Réchauffement climatique : menace sur les remontées mécaniques
Le Giec a dévoilé fin septembre un rapport sur l'état des océans et des glaciers. Ces derniers fondent un peu partout dans le monde, et notamment dans les Alpes. Le permafrost, cette couche de terre et de pierre gelée qui cimente les roches, fond aussi, fragilisant les installations de montagne. Reportage à Chamonix (Haute-Savoie).
À 2 800 m d'altitude, des travaux d'ampleur sont en cours pour consolider une remontée mécanique. Empruntée chaque année par 700 000 skieurs, la télécabine est aujourd'hui fragilisée. Ses pylônes ont encore bougé. Pour cause, le sol se dérobe sous les fondations. Au fil des ans, la roche s'est affaissée de plus d'un mètre et le phénomène est connu : tout cela est causé par la fonte du permafrost, ce sol gelé qui sert de ciment aux montagnes. Lorsqu'il se réchauffe, les roches se désolidarisent et provoquent des éboulements. C'est ce qui fait pencher la télécabine en avant et nécessite aujourd'hui de la renforcer avec une structure en béton. Le coût des travaux s'élève à un million d'euros, l'équivalent du budget annuel de l'entretien du domaine. Jamais auparavant les exploitants de la station n'avaient dû investir autant pour faire face au phénomène.
Dans les Alpes, 148 infrastructures à risque de déstabilisation
Remontées mécaniques, pylônes, refuges... Dans les Alpes, 947 équipements sont construits sur du permafrost, dont 148 qui présentent un risque fort de déstabilisation, selon le chercheur Pierre-Allain Duvillard, qui observe le phénomène depuis cinq ans. Non seulement la hausse des températures endommage les infrastructures de haute montagne, mais elle écourte aussi les saisons de certains domaines skiables. À Tignes (Savoie), faute de neige, l'ouverture du glacier, prévue le week-end des 28 et 29 septembre, a dû être reportée.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.