Réchauffement climatique : les plantes nous font gagner du temps... Mais pas autant qu'espéré
Selon une étude américaine, nos émissions de CO2 augmentent plus vite que la capacité des forêts, des prairies et des zones humides à l'absorber.
Peut-on encore compter sur la nature pour absorber le CO2 que nous émettons ? La question est posée par une étude de l’université de Berkeley, aux États-Unis. Les chercheurs américains constatent que sur 20 ans les émissions de dioxyde de carbone augmentent plus vite que la capacité de photosynthèse des plantes.
C'est donc une des armes principales de lutte contre le réchauffement climatique qui pourrait nous faire défaut et que l'on désigne par le terme de solutions basées sur la nature (SFN). Cela consiste a régénérer les forêts, les prairies, les zones humides pour accroître la capacité de stockage du CO2. Nous battons actuellement des records en matière de concentration de dioxyde de carbone dans l’atmosphère. Il faut remonter au moins trois millions d’années en arrière pour mesurer un tel niveau.
Nos émissions augmentent trop vite
Le CO2 est un gaz qui reste plusieurs siècles dans l'air. Mais il est naturellement capté par ce qu’on appel les réservoirs naturels. Si l'on schématise : 50% de ce que nous émettons est absorbé par deux grands poumons de la planète : l’océan et la nature. Par nature on désigne les forêts, les prairies, les zones humides. Elles captent environ un tiers des rejets, ce qui est déterminant pour tenter de contenir le réchauffement. Mais cette fonction a ses limites.
Ce que montre l’étude de Berckley c’est que plus on rejette de CO2 plus la photosynthèse (l’absorbtion par les plantes) augmente. C’est une bonne nouvelle. Mais la mauvaise nouvelle c’est que cette action réparatrice ne se fait pas au même rythme que celui es émissions de dioxyde de carbone. Les chercheurs ont calculé que sur 40 ans, de 1982 à 2020, les concentrations de CO2 on augmenté de 17% alors que la photosynthèse n’a progressé que de 12%. Cela a été démontré dans une étude à laquelle l’institut français de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement à participé. "S'il y a une sécheresse, par exemple, les plantes ne peuvent pas ouvrir grande leur bouche et donc laisser entrer le CO2", explique Matthias Cuntz, directeur de recherche à l’INRAE.
La nature a ses limites. Elles ont été soulignées dans le dernier rapport du GIEC. Si nous gardons le même rythme d’émission, les capacités de stockage du CO2 risquent de diminuer d’ici 30 ans. Les réservoirs naturels serons moins efficaces.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.