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Météo : à cause de l'automne trop doux, une brasserie artisanale belge est à l'arrêt

La brasserie Cantillon respecte scrupuleusement la tradition qui veut que le moût refroidisse "à l'air libre". 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Jean Van Roy, le gérant de la brasserie belge artisanale Cantillon, le 3 mars 2013, à Bruxelles.  (ANTOINE LORGNIER  / ONLY WORLD / AFP)

Le gérant met en cause le réchauffement climatique. La brasserie artisanale belge Cantillon, qui met un point d'honneur à fabriquer son Lambic, sa Gueuze et sa Kriek de façon naturelle, a dû interrompre le brassage de la bière en raison de la douceur des températures cette semaine.

"Trois brassins, aujourd'hui (mardi), jeudi et lundi prochains, ont dû être annulés car les températures nocturnes atteignent en ce moment 10 à 15 degrés, ce qui est beaucoup trop doux" pour permettre un refroidissement à l'air libre, explique Jean Van Roy, gérant de cette brasserie à Bruxelles.

"Le réchauffement climatique se fait clairement ressentir"

Cette petite brasserie artisanale, qui espérait produire cette année quelque 400 000 bouteilles et recevoir 50 000 visiteurs, utilise des céréales issues de l'agriculture biologique et puise son électricité de panneaux photovoltaïques. Surtout, contrairement à ce qui se passe dans la production industrielle, Cantillon respecte scrupuleusement la tradition qui veut que le moût (la mixture destinée à la fermentation) refroidisse "à l'air libre, pour se charger naturellement avec les levures sauvages présentes dans l'air", ajoute Jean Van Roy, dont l'arrière-grand-père a fondé la brasserie en 1900.

"Pour un refroidissement optimal, il doit faire entre moins trois degrés et huit degrés", estime le brasseur. "Le réchauffement climatique se fait clairement ressentir depuis vingt ans. Mon grand-père, il y a 50 ans, brassait de la mi-octobre jusqu'aux Saintes Glaces, en mai. Moi, je n'ai jamais pu faire ça de ma vie, et j'en suis à ma quinzième saison !", raconte-t-il.

La période de brassage est écourtée d'année en année. "L'an passé on n'a commencé que le 10 novembre", explique-t-il encore Jean Van Roy, qui ne brasse plus guère après la fin mars. "Je m'adapte parce que je n'ai pas d'autres options, et je le regrette évidemment", confie-t-il. Le brasseur dit craindre, à long terme, pour l'entreprise. 

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