Les catastrophes naturelles font basculer 26 millions de personnes dans la pauvreté, selon la Banque mondiale
Alors que se tient jusqu'au 18 novembre à Marrakech, au Maroc, la COP22 sur le climat, la Banque mondiale estime dans un rapport publié lundi 14 novembre que les coûts économiques et humains des catastrophes naturelles sont largement sous-estimés.
Selon un rapport de la Banque mondiale et le Global Facility for Disaster Reduction and Recovery (GFDRR) dévoilé lundi 14 novembre, les catastrophes naturelles coûtent chaque année jusqu’à 520 milliards de dollars et font basculer près de 26 millions de personnes dans la pauvreté.
Les enfants en première ligne
Cette étude, réalisée dans 117 pays, montre que ces coûts économiques et humains sont largement sous-estimés, en particulier dans les pays pauvres. "On va trouver des gens déjà à la limite de la subsistance qui, lorsqu’ils sont touchés par une catastrophe, sont obligés d’en arriver à des réponses extrêmes, comme enlever les enfants de l'école et les faire travailler", souligne Stéphane Hallegate, économiste à la Banque mondiale et auteur de ce rapport.
Au Guatemala, après un cyclone en 2005, on a vu le travail des enfants augmenter de 7 %
On trouve aussi "des gens qui ont moins de nourriture, avec des conséquences sur la croissance des enfants. La pauvreté et les catastrophes naturelles mettent les enfants en première ligne", poursuit Stéphane Hallegate, pour qui il existe bien un phénomène de "transmission de la pauvreté des parents aux enfants, entre autres, à cause de ces catastrophes".
Vers plus de prévention et un système d'alerte précoce
Alors que les négociateurs, réunis pour la COP22 à Marrakech (Maroc), tentent de mettre sur pied une trajectoire pour obtenir 100 milliards de dollars par an pour financer la lutte contre le changement climatique, le rapport de la Banque mondiale et du GFDRR plaide pour "des systèmes d’alerte précoce, l’amélioration de l’accès aux services bancaires, les assurances et les dispositifs de protection sociale" (comme les transferts monétaires et programmes de travaux publics, par exemple) qui permettent à la population "de mieux surmonter les chocs". Ces mesures "pourraient éviter des pertes de 100 milliards de dollars par an et réduire de 20% l’impact global des catastrophes".
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