La Nouvelle-Zélande annonce un plan pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2050
Le secteur agricole du pays a cependant obtenu d'importantes concessions. Le méthane biologique, qui représente un tiers environ des émissions de gaz à effet de serre, n'est pas concerné par cet objectif ambitieux en matière de dioxyde de carbone.
Objectif : zéro émission nette de CO2 dans 30 ans. Le gouvernement néo-zélandais a présenté, mercredi 8 mai, un projet de lutte contre le réchauffement climatique affichant un objectif de neutralité carbone à horizon 2050.
"Le gouvernement prend aujourd'hui des mesures historiques sur le changement climatique, le plus grand défi qui se pose à la communauté internationale et à la Nouvelle-Zélande", a déclaré la Première ministre néo-zélandaise, Jacinda Ardern.
La dirigeante a déclaré que la législation permettrait à la Nouvelle-Zélande de contribuer à l'objectif planétaire moyen de maintenir le réchauffement climatique en deçà de 1,5 degrés, par rapport aux niveaux précédant la révolution industrielle. Ignorer la question relèverait de la "négligence" et représenterait un fardeau pour les générations futures, a-t-elle défendu.
Le secteur agricole obtient des concessions
Néanmoins, le projet de la cheffe du gouvernement néo-zélandais de centre-gauche ne dit pas explicitement comment l'économie parviendrait à la neutralité carbone d'ici 2050, ce qui a déclenché les foudres des écologistes. Le texte prévoit la création d'une Commission sur le changement climatique, qui doit aider la Nouvelle-Zélande à atteindre son but en élaborant des "budgets d'émissions" quinquennaux.
Le secteur agricole, l'une des plus grosses sources de revenus à l'exportation, a obtenu d'importantes concessions. Le méthane biologique produit par le bétail, qui représente un tiers environ des émissions de gaz à effet de serre en Nouvelle-Zélande, n'est pas concerné par cet objectif ambitieux en matière de dioxyde de carbone. Le projet de loi, qui doit passer la rampe du Parlement d'ici la fin de l'année, prévoit de réduire de 10% la production de méthane d'ici 2024.
La fédération des agriculteurs a cependant critiqué cette limite. "Soyons clairs, la seule façon d'atteindre des objectifs de ce niveau c'est de réduire la production, il n'existe pas de technologies magiques", a déclaré son vice-président, Andrew Hoggard. "A l'heure qu'il est, nous n'avons aucune idée de comment atteindre ces réductions sans abattre un nombre significatif de têtes de bétail".
Greenpeace New Zealand a de son côté affirmé que la législation ne spécifiait pas comment les objectifs seraient atteints, ce qui la rend "inopérante". "On a une législation ambitieuse à laquelle on a ensuite arraché les dents", regrette le directeur général de l'ONG, Russel Norman. "Ca aboie, mais ça ne mord pas."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.