Même en respectant l'accord de Paris, la fonte des calottes glaciaires pourrait être irréversible
Les calottes du Groenland et de l'Antarctique pourraient toutes les deux atteindre leur "point de bascule" avec une augmentation mondiale de la température de 2°C. Ce qui entrenerait une hausse catastrophique du niveau des océans.
Un réchauffement de la planète contenu en dessous de +2°C pourrait ne pas suffire à éviter d'ici la fin du siècle une fonte des calottes glaciaires, dont l'impact serait "irréversible", met en garde une étude publiée lundi 12 novembre.
L'accord de Paris sur le climat de 2015 vise à contenir l'augmentation mondiale de la température de 1,5 ou 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle. Mais les engagements actuels des pays du monde entier à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre conduiraient à 3°C de hausse.
Selon cette étude, même ce réchauffement limité pourrait leur causer des dommages irréversibles, contribuant à une augmentation catastrophique du niveau des océans. "Nous disons que le seuil de +1,5-2°C est proche de la limite à laquelle on peut s'attendre à des effets plus dramatiques pour les calottes glaciaires", explique à l'AFP Frank Pattyn, du laboratoire de glaciologie de l'Université libre de Bruxelles.
Les petites îles et les deltas menacés
Selon les calculs des auteurs de l'étude, les calottes du Groenland et de l'Antarctique pourraient toutes les deux atteindre leur "point de bascule" autour de 2°C d'augmentation. Pour les deux calottes, "des points de bascule existent pour des niveaux de réchauffement qui pourraient être atteints avant la fin de ce siècle", poursuit le chercheur.
Les calottes du Groenland et de l'Antarctique contiennent assez d'eau pour faire monter le niveau des mers de plusieurs mètres. Même si cette glace devrait mettre des siècles à fondre totalement, les petites îles et les deltas seront menacés par la hausse du niveau de l'eau bien plus tôt.
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