Environnement : "Nos dirigeants parlent beaucoup mais ne font franchement pas grand-chose" déplore Corinne Lepage
La présidente du mouvement Cap 21 réclame des actions plus de que des promesses pour lutter contre le dérèglement climatique, alors que se tient à Metz un G7 des ministres de l'Environnement.
"Très franchement, on n'est pas bon, on n'est pas bon du tout". L'ancienne ministre de l'Environnement et présidente du mouvement écologiste Cap 21, Corinne Lepage, a estimé dimanche 5 mai sur franceinfo qu'en matière d'écologie, la France n'est pas un exemple, alors que s'est ouvert à Metz un G7 des ministres de l'Environnement. Entre 3 000 et 4 500 personnes ont d'ailleurs manifesté samedi dans les rues de la ville pour appeler les dirigeants à prendre des mesures fortes contre le dérèglement climatique et l'effondrement de la biodiversité.
"Sur le plan de la communication, je pense qu'on est champions du monde. Sur le plan des réalisations, c'est une autre paire de manche. Nous sommes en train de détricoter savamment le droit de l'environnement en France", a jugé Corinne Lepage, évoquant notamment la loi sur l'énergie présentée la semaine dernière en conseil des ministres.
Le texte de la loi sur l'énergie "va réduire considérablement la place des études d'impact et des évaluations environnementales quand on veut lancer un projet en France, estime Corinne Lepage, alors même que nous avons déjà été mis en demeure par la Commission européenne sur ce sujet".
"Ceux qui poussent, ce sont les mouvements de la société civile"
Un carton rouge que la présidente de Cop 21 adresse également aux autres dirigeants des pays du G7, accusés de ne pas être à la hauteur du défi, malgré la pression croissante de citoyens engagés partout dans le monde.
"Ceux qui poussent à la protection de l'environnement, ce sont les mouvements de la société civile, à commencer par les mouvements de jeunes, dans tous les pays du monde. C'est ça qui est extraordinaire. On a l'impression que nos dirigeants parlent, parlent beaucoup, parfois à tort et à travers, mais ne font franchement pas grand-chose."
Corinne Lepage n'attend pas grand-chose des gouvernements et "beaucoup plus de la société civile, de la justice climatique et de la justice sanitaire, pour obtenir les progrès dont nous avons besoin." Elle rappelle qu'il y a aujourd'hui "1 200 procès dans le monde lancés par des associations et par des villes pour obtenir que les juges condamnent les Etats à faire plus que ce qu'ils font. C'est ce qui est train de se passer, car nous ne pouvons pas nous permettre de faire du surplace."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.