Climat : "Les objectifs de l'Europe de 40% de baisse de ses émissions de gaz à effet de serre, ne sont pas suffisants"

La Commission européenne présente mercredi 30 novembre les détails de son paquet énergie-climat. L'objectif est de lutter contre le réchauffement climatique tout en fournissant de l'électricité à tous. L'Union européenne prévoit notamment d'atteindre 27% d'énergies renouvelables en 2030, et de réduire dans le même temps de 40% ses émissions de gaz à effet de serre. Pour le député européen écologiste du Luxembourg Claude Turmes, il est grand temps "d'aller plus vite et plus fort sur les énergies renouvelables".

franceinfo : L'Europe est-elle à la hauteur de la COP 21 et de l'accord de Paris ?

Claude Turmes : On le verra ce mercredi matin, car il y a eu beaucoup de négociations ces derniers jours. Ce que nous espérons, c'est qu'il y aura au moins une règle disant qu'il n'y aura pas d'investissements dans de nouvelles unités charbon en Europe. Si l'Europe ne fait pas ça, elle perd toute crédibilité internationale. On espère aussi qu'il y aura des plans nationaux pour les États membres qui font beaucoup de charbon, pour en sortir d'ici 2030.

Concernant les objectifs annoncés, pour 2030, cela vous semble réalisable? Ou bien trop ambitieux ?

Il faut aller plus vite, et plus fort sur le renouvelable. Les bonnes nouvelles sur le renouvelable, c'est que les coûts du solaire et de l'éolien ont beaucoup chuté dernièrement. Le vent et le solaire sont aujourd'hui beaucoup moins chers, en comparaison par exemple avec le nouveau réacteur nucléaire que la France et l'Angleterre vont construire ensemble (...) Les objectifs de l'Europe, 40% de baisse des émissions de gaz à effet de serre par exemple, ce n'est pas suffisant.

Pourquoi cette frilosité de l'Union européenne ? S'agit-il de la victoire des lobbys ?

Oui, il ne faut pas se leurrer, on est dans un bras de fer entre ceux qui ont encore de vieilles centrales nucléaires, comme la France, et ceux qui font du renouvelable. Malheureusement, dans ce bras de fer, la Commission européenne a jusqu'ici été un peu trop du côté des "électriciens". Mais ce n'est que le début. Je suis très confiant. Au Parlement, on va construire des majorités politiques pour aller plus loin. Il y a déjà pas mal de gouvernements qui ont compris que l'avenir, ce sont les énergies vertes.