Antarctique : des scientifiques partent étudier l'écosystème d'il y a 120 000 ans, après le détachement d'un iceberg géant
Un iceberg s'est détaché de la plateforme glaciaire, en juillet 2017. Une "opportunité unique" d'étudier l'écosystème marin, dissimulé depuis près de 120 000 ans sous l'épaisse couche de glace.
Que va leur réserver le paradis blanc ? Une équipe internationale de scientifiques, menée par le Centre de recherches britannique de l'Antarctique (BAS), a quitté les îles Malouines, mercredi 21 février, pour une mission destinée à étudier l'écosystème révélé par la séparation d'un méga-iceberg en Antarctique.
>> Six questions sur le détachement d'un iceberg géant de l'Antarctique
Une course contre la montre pour arriver sur place
Cette mission est la première depuis que l'iceberg baptisé A68, un géant de mille milliards de tonnes, s'est détaché en juillet 2017 de la plateforme glaciaire Larsen C, collée à la péninsule antarctique. Cet événement offre une "opportunité unique" d'étudier l'écosystème marin, dissimulé depuis près de 120 000 ans sous l'épaisse couche de glace.
The #LarsenCBenthos team assembled in front of our #PolarShip the RRS James Clark Ross before departing from Stanley in the Falkland Islands #Antarctica #MarineBiology https://t.co/qXC2UDXO47 @dr_will_reid @adrg1 @melkmack pic.twitter.com/8jeaEfVE0Z
— Antarctic Survey (@BAS_News) 21 février 2018
Mais attention, car le temps presse. "Il est important que nous arrivions là-bas rapidement avant que l'environnement sous-marin ne change sous l'effet de l'entrée des rayons de soleil dans l'eau et que de nouvelles espèces ne commencent à coloniser", explique la biologiste marine Katrin Linse (en anglais), qui dirige la mission qui doit durer trois semaines.
Le périple pour atteindre la zone dégagée par la séparation de l'iceberg A68, dont la taille équivaut à quatre fois la superficie de Londres et 55 fois celle de Paris, ne sera pas de tout repos, a souligné David Vaughan, expliquant que le "Larsen C est loin au sud et qu'il y a beaucoup de glace de mer dans la zone".
Des repères pour étudier le changement climatique
Les scientifiques vont explorer la zone et prélever des animaux des fonds marins, des microbes, du plancton, des sédiments et des échantillons d'eau. Leur objectif est de dresser un panorama de la vie sous la calotte de glace. Ceci doit leur permettre de disposer de repères pour observer les changements qui vont s'opérer, dans un contexte de réchauffement climatique.
And they're off! The RRS James Clark Ross heading out of Stanley. What a beautiful evening sky! Thanks for capturing @susie_hailey! #LarsenCBenthos #Antarctica #MarineBiology #OurBluePlanet https://t.co/lEK9Xv5CIR pic.twitter.com/1UG01fO8iR
— Antarctic Survey (@BAS_News) 21 février 2018
"Le vêlage (la séparation) de l'A68 offre une opportunité sans précédent d'établir un programme de recherche interdisciplinaire dans cette région au climat fragile", a souligné le directeur scientifique du BAS, David Vaughan. "Il est temps maintenant de se préoccuper des questions fondamentales de pérennité des plateaux continentaux polaires soumis au changement climatique."
La formation des icebergs est un processus naturel, que le réchauffement de l'air comme des océans contribue cependant à accélérer, soulignent les scientifiques. Le Larsen C, justement, est situé dans l'ouest de l'Antarctique, l'une des régions du globe qui se réchauffent le plus rapidement.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.