Convocations, surveillance, session de remplacement... Les questions qui se posent après le report du brevet en raison de la canicule
Les épreuves prévues jeudi et vendredi ont été reportées aux 1er et 2 juillet en raison de la vague de chaleur. Près de 700 000 élèves sont concernés en France par cette décision inédite.
Les collégiens pensaient être en vacances vendredi, ils devront attendre mardi soir. Le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a annoncé, lundi 24 juin, que les épreuves du brevet des collèges, initialement prévues jeudi 27 et vendredi 28 juin, étaient reportées aux lundi 1er et mardi 2 juillet, en raison de la canicule attendue à la fin de la semaine.
Cette décision, inédite dans l'histoire de cet examen, a été saluée par les syndicats d'enseignants et les parents d'élèves. Elle soulève néanmoins un certain nombre de questions, car elle implique une organisation et un emploi du temps à repenser totalement.
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1Les élèves vont-ils recevoir une nouvelle convocation ?
Il faut d'abord préciser que si les dates changent, les lieux, les horaires et l'ordre des épreuves, eux, ne changent pas. Lundi, les élèves plancheront sur le français le matin et les mathématiques l'après-midi. Mardi, ils débuteront par l'histoire-géographie et termineront par l'épreuve de sciences. Toutefois, cette décision a des conséquences directes : il faut à nouveau envoyer des convocations aux 700 000 élèves qui passent les épreuves et aux professeurs qui les surveillent.
Ils les recevront à partir de mercredi, annonce le ministère dans un communiqué. Le secrétaire général du syndicat des principaux de collèges SNPDEN, Philippe Vincent, précise qu'une "réédition des convocations par les autorités académiques et une remise aux élèves en fin de semaine" est prévue. "Mais il a été également stipulé qu'un élève qui se présenterait avec une ancienne convocation serait admis pour composer dans les salles d'examen", ajoute-t-il auprès de franceinfo.
2Y aura-t-il suffisamment de professeurs pour surveiller les examens ?
L'année scolaire se terminant officiellement le 6 juillet, les professeurs sont mobilisés jusqu'à cette date. Il ne devrait donc pas y avoir de difficulté à trouver des surveillants, qui doivent normalement "préparer la rentrée suivante", assure à franceinfo Claire Krepper, secrétaire nationale du syndicat d’enseignants SE-Unsa. "Il faudra trouver ces espaces de préparation. Il faut aussi organiser les corrections, les jurys d'examen, pour publier les résultats dans les délais. Il y a beaucoup de choses à réorganiser dans l'urgence", ajoute-t-elle.
Du côté des salles disponibles, pas de problème à l'horizon, selon Hubert Salaün, porte-parole de la PEEP (Fédération des parents d'élèves de l'enseignement public). "La première semaine de juillet, les collèges sont quasi vides", explique-t-il.
3Est-il possible de ne pas se présenter aux épreuves ?
Lors de sa conférence de presse, Jean-Michel Blanquer a annoncé qu'en "cas d'empêchement majeur, les élèves pourront participer à la session de mi-septembre". Cette session, prévue les 16 et 17 septembre, existe déjà et concerne notamment les élèves incapables de passer les épreuves en juin pour des raisons de santé.
Mais face à ces circonstances exceptionnelles, le ministre a appelé, sur franceinfo, mardi, à avoir "du bon sens et une vision large de ce qu'est un empêchement". Il sera donc possible de passer la session de septembre "en montrant une preuve, comme le fait qu'on a un titre de transport qui n'était pas annulable". Interrogé sur la possibilité de présenter un mot écrit des parents, le ministre répond que "tout ceci sera donné aux principaux de collèges pour leur permettre d'avoir les points de repères nécessaires".
Chacun va vivre cela à sa façon selon les circonstances et je ne peux que comprendre ceux que cela met dans une situation difficile.
Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education nationaleà franceinfo
Cette possibilité de justifier son absence par un titre de transport avait été évoquée par le secrétaire général du syndicat des principaux de collèges SNPDEN, Philippe Vincent : "On peut imaginer que si l'élève fournit un justificatif de transport avec une date anticipée par rapport à la prise de décision, cela pourra être regardé comme une condition rare et particulière."
Le ministre a également indiqué, en faisant référence aux enfants de parents séparés, que "les circonstances familiales justifiées seront un critère suffisant pour passer la session de septembre". La session de remplacement risque donc d'être très prisée, mais cela ne fait pas peur au ministre : "Il y aura forcément du monde en septembre, [mais l'Education nationale] est une grande maison capable de s'organiser."
4Les résultats seront-ils eux aussi décalés ?
A priori, non. Comme l'affirme Claire Krepper, le corps enseignant va s'organiser pour publier "les résultats dans les délais". Ils sont toujours attendus pour le début du mois de juillet, affirme le ministère sur son site sans plus de précision. Conséquence, le planning des corrections a été resserré sur deux jours, mercredi 3 et jeudi 4 juillet, au lieu de trois jours, rapporte Le Monde. De son côté, Le Parisien affirme que le calendrier initial, qui prévoit selon les académies une publication des résultats entre le 8 et le 10 juillet, "ne bouge pas".
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