"Avec un ventilateur, on arrive à survivre" : vigilance extrême dans les Ehpad en raison de la canicule
Les températures élevées de ces derniers jours et qui vont continuer d'augmenter font souffrir les personnes âgées. Dans les établissements qui les accueillent, tout est fait pour les protéger.
Les huit départements d'Île-de-France et le Nord ont été placés en vigilance orange à la canicule mardi 24 juillet. Un pic de chaleur, avec des températures atteignant les 38 degrés localement, est annoncé par Météo France. Dans les maisons de retraite, le personnel veille au grain pour venir en aide aux personnes âgées.
Dans un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) parisien, 25 perfusions de réhydratation ont été administrées quelques heures seulement après l'activation du niveau 3 du plan canicule à Paris.
Une vigilance de tous les instants face à la déshydratation
Les soignants ne lâchent pas les résidents d'une semelle. "On vient fréquemment me voir pour me dire qu'il faut boire", témoigne Jacqueline. La chaleur est étouffante. "Évidemment, c'est épuisant. Je suis très fatiguée, très oppressée par la chaleur. Mais avec un ventilateur, on arrive à survivre, ça permet de tenir le coup. Moi j'aime boire. Enfin modérément", sourit la résidente.
88 personnes vivent dans cet Ehpad. La moyenne d'âge est de 90 ans. Certains sont un peu moins réceptifs aux messages de prévention délivrés par le personnel et affichés partout dans les couloirs, explique Frédérique Talbot, cadre infirmière : "On a des gens qui refusent de boire, ça c'est très compliqué".
Il y a des troubles du comportement, des gens qui deviennent confus. D'un seul coup, ils disent des choses pas cohérentes, ou ils sont très énervés ou très apathiques
Frédérique Talbotfranceinfo
Ventilateurs achetés et stocks d'eau
La direction de l'Ehpad insiste sur la nécessité d'anticiper les épisodes de fortes chaleurs. "Le plan canicule est quelque chose que l'on doit travailler tous les ans", confirme Emmanuel Pruvost, directeur de l'établissement. "Fin mai, on prévoit les fortes chaleurs de l'été. Ça va de commander la palette d'eau à l'achat de ventilateurs, prévoir les perfusions. On essaie d'anticiper les choses au maximum", poursuit-il.
Depuis l'épisode de canicule meurtrier de 2003, avec 20 000 morts en France, les établissements qui hébergent des personnes âgées sont bien mieux formés. Au point qu'ils n'ont même plus besoin des alertes émises par les autorités pour rappeler l'application des gestes de bon sens.
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