: Vidéo Paris 2024 : un documentaire lève le voile sur le bassin d'Austerlitz, "cathédrale" utilisée pour rendre la Seine baignable

Préparer le plus grand événement sportif du monde est un véritable défi pour le pays organisateur. Réalisé par Jules et Gédéon Naudet, le documentaire Au cœur des Jeux, diffusé sur France 2 lundi 22 juillet à 21h10, revient sur ce chantier épique.

Cette série en quatre épisodes, menée en collaboration avec le CIO et Paris 2024, narre l'arrivée de la flamme olympique à Marseille jusqu’aux derniers préparatifs d’une cérémonie d’ouverture inédite dans l’histoire des Jeux. L'occasion également de découvrir la métamorphose en sites olympiques modernes des lieux historiques, tels que la place de la Concorde ou le château de Versailles.

La Seine au centre des Jeux

Pour la première fois depuis l'histoire des Jeux olympiques d'été, la cérémonie d'ouverture se déroulera non pas dans un stade, mais sur un fleuve. Environ 326 000 spectateurs sont attendus, selon le ministère de l'Intérieur. Le triathlon et le marathon natation auront également lieu sur la Seine, faisant du cœur de Paris le décor privilégié de cette compétition.

Le challenge le plus ambitieux que le comité olympique a dû relever depuis l'attribution des Jeux à Paris en 2017, fut de rendre les eaux de la Seine baignables. "Quand on s'est lancés dans la candidature, la présidente de la Fédération internationale de triathlon nous avait dit qu'elle rêverait d'avoir une épreuve de triathlon dans la Seine, que ce serait formidable", confie la maire de Paris, Anne Hidalgo, dans le documentaire. 

Naissance de la "cathédrale" d'Austerlitz

En 2021, c'est donc un chantier colossal qui s'est mis en place près de la gare d'Austerlitz afin de bâtir un immense bassin de stockage des eaux usées. Cette immense puits en forme de cathédrale de 50 mètres de diamètres et d'une profondeur de 30 mètres peut accueillir 50 000 m3 d'eaux usées, soit l'équivalent de 20 piscines olympiques. "Quand il y a un très très gros orage, les égouts débordent et il y a un mélange des eaux sales et des eaux de pluie (…). Le bassin d'Austerlitz a vocation à retenir les eaux pour qu'il n'y ait pas de déversements des égouts dans la Seine", précise la maire de Paris dans le film lors de l'inauguration du bassin qui a coûté 80 millions d'euros. 

"Les égouts (...) vont d'abord déborder ici", expose dans le documentaire Samuel Colin-Canivez, responsable des travaux du réseau d'assainissement parisien. "Ensuite quand on atteint la capacité maximale de l'ouvrage, alors on ferme les portes pour restituer le chemin vers la Seine. Mais il aura été retranché 50 000 m3 en pollution." Pour autant, ces mesures afin de rendre les eaux de la Seine baignables ont longtemps été considérées comme insuffisantes, comme nous l'expliquions dans une enquête publiée en janvier.

Baignade sujette à caution

Malgré la présence de dispositifs chargés de contrôler le niveau de bactéries, le doute sur la possibilité d'organiser des épreuves olympiques dans la Seine a persisté jusqu'au bout. Une étude de l'ONG spécialisée Surfrider Foundation publiée le 16 juillet a finalement confirmé que se baigner dans le fleuve n'était plus dangereux. Pour en apporter la preuve, la maire de Paris et la ministre des Sports démissionnaire se sont prêtées à l'exercice du plongeon sous l'œil des caméras.

Le coût de cette dépollution fait lui aussi réagir. L'Etat et les collectivités franciliennes ont investi au total 1,4 milliard d’euros depuis une décennie pour nettoyer le fleuve parisien ainsi que les eaux de la Marne, les JO ayant joué un rôle "d'accélérateur'. Pour autant, ce plan baignade, à visée également écologique, ne se limitera pas à cet évènement. Il devrait profiter à tous les Parisiens dès 2025 avec des bassins situés au centre de Paris, au bras Marie (parc des rives de Seine, rive droite), à Grenelle (15e) et à Bercy (12e). 

Le documentaire Au cœur des Jeux, réalisé par Jules et Gédéon Naudet, est diffusé sur France 2 lundi 22 juillet à 21h10 et sur la plateforme france.tv.