Paris-2024: Un an pour convaincre et devancer le favori, Los Angeles
Le grand favori: Los Angeles
Au départ, les Etats-Unis misaient sur Boston. Mais la ville a renoncé à porter jusqu'au bout sa candidature, et la Cité des Anges a pris le relais. Organisatrice à deux reprises des Jeux Olympiques (1932, 1984), la cité californienne accueillerait ceux de 2024 dans un beau symbole. En 1984, c'était en effet les premiers Jeux de l'ère moderne, ceux de la médiatisation, des stars comme Carl Lewis, de l'argent (premiers JO financés exclusivement par le secteur privé) quatre ans après ceux de Moscou marqués par le boycott des USA en pleine Guerre Froide (une quinzaine de pays du bloc de l'Est, dont l'URSS, avaient boycotté également en 1984). L'autre gros atout de LA, ce sont les installations. Le Los Angeles Memorial Coliseum, déjà utilisé en 1932 et 1984 et qui sera rénové, sera de nouveau la pierre angulaire du projet. Le campus de l'université UCLA accueillera le Village olympique, tandis que les épreuves seront réparties sur quatre grands sites, dont un autour de la plage de Santa Monica et l'autre au sud de la baie. "Nous voulons capitaliser sur l'immense pool d'innovation et les ressources entrepreneuriales" de la Silicon Valley, insiste une candidature portée vers l'innovation et le numérique, élément auquel le président du CIO Thomas Bach s'est dit très sensible. Le comité de candidature est mené notamment par le maire démocrate de Los Angeles Eric Garcetti et par la nageuse multimédaillée olympique Janet Evans. Le diffuseur américain NBC Universal a acquis en mai 2014 pour 7,65 milliards de dollars les droits de diffusion des Jeux de 2021 à 2032. Cela pourrait peser au moment de choisir la ville-hôte des JO -2024.
Le grand espoir: Paris
Trois échecs cuisants. 1992, 2008 et surtout 2012. Paris a connu bien des mésaventures depuis plus de vingt ans avec le CIO. Et il faut également ajouter à cette liste de ratés la candidature d'Annecy pour les JO d'hiver 2018. Berceau de l'olympisme, la France n'était plus à la page. Avec cette candidature 2024, le mouvement sportif et politique a essayé de tirer les enseignements du passé. Pour conduire la candidature, Tony Estanguet, triple champion olympique, membre du CIO et désormais vice-président de la Commission des athlètes au CIO, et Bernard Lapasset, ancien président de la Fédération internationale de rugby, grand artisan de l'apparition du Seven aux Jeux de Rio. Là-aussi, le symbole serait fort: un siècle après les Jeux de 1924, Paris pourrait redevenir la capitale de l'Olympe. Le projet propose des Jeux raisonnés, très axés sur le développement durable, avec notamment près de 95% des sites déjà construits et l'utilisation de sites emblématiques de son centre historique comme le Champs-de-Mars, l'Esplanade des Invalides, le Grand Palais ou le Trocadéro. Avec les seuls village olympique et centre aquatique à construire, le projet parisien se veut économe, présentant un budget consacré aux infrastructures de 3,2 milliards d'euros. Principal point noir du dossier français: les attentats terroristes qui ont frappé le pays et notamment Paris depuis janvier 2015 et qui, lors des Jeux de Rio, ont motivé la plupart des questions des membres du CIO.
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Le grand pari: Budapest
Membre fondateur du CIO, et 8e nation au nombre des médailles, la Hongrie n'a jamais accueilli les Jeux Olympiques. Ni en hiver, ni en été. A une époque où l'ouverture vers l'Est est grande sur le plan géopolitique, la tentation est belle de donner à cette petite nation de moins de 10 millions d'habitants le plus grand événement sportif de la planète. La candidature dispose d'un soutien sans faille: celui du Premier ministre Viktor Orban. Mais l'atout peut être un handicap étant donné les positions de l'homme politique vis-à-vis des migrants, alors même que les Jeux Olympiques de Rio ont été marqués par la présence d'une délégation de réfugiés. Une première dans l'Histoire. Le projet de Budapest se démarque grâce à sa proximité. La majorité des sites se situent autour de sa capitale Budapest et le long du Danube, dans un rayon de 10 km autour du Village olympique, hormis la voile disputée sur le lac Balaton. La capitale hongroise veut profiter des réformes contenues dans l'Agenda 2020, dont l'objectif, selon elle, est de "garantir que l'organisation des JO n'est plus l'apanage des 20 plus grandes villes dans le monde". Désignée capitale européenne du sport pour 2019, la cité organisera les Championnats du monde de natation en 2017.
La grande interrogation: Rome
La ville éternelle, déjà hôte des JO-1960, sera-t-elle encore en lice lors du vote en septembre 2017 ? Rien n'est moins sûr au vu de l'opposition de la maire de Rome, Virginia Raggi, élue en juin dernier sous l'étiquette du mouvement M5S dont le chef de file, Beppe Grillo, ne veut pas entendre parler de Jeux Olympiques. Et ce, au grand dam du Premier ministre Matteo Renzi, venu soutenir le projet à Rio cet été. Le Comité olympique italien veut pourtant croire que tout n'est pas encore perdu, mais Mme Raggi répète que les JO ne peuvent constituer une priorité pour une ville dont la dette atteint déjà 13 milliards d'euros. Autour du Stade olympique (72.000 places) rénové qui accueillera les cérémonies d'ouverture et de clôture, l'athlétisme ainsi que le football, et du village olympique qui sera construit à Tor Vergata, à proximité de l'aéroport de Ciampino, Rome assure disposer de 70% de sites déjà prêts. La natation se déroulera au Foro Italico, le Stadio Flaminio sera modernisé tandis que Cagliari (Sardaigne) accueillera la voile. Le comité de candidature est présidé par le charismatique Luca di Montezemolo, ancien président de Ferrari -et donc de l'écurie de F1- et du comité d'organisation du Mondial de foot 1990 en Italie. 64 ans après avoir accueilli les Jeux de 1960, les premiers à être télévisés en direct, en intégralité et en Eurovision, Rome rêve-t-elle encore des Jeux pour 2024 ?
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