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Matt remporte le slalom olympique

Accusant 1"28 de retard après la 1ère manche, Marcel Hirscher a réalisé un exploit en devenant vice-champion olympique du slalom, après la 2e manche. Champion du monde, vainqueur du Globe de Cristal de la spécialité et tenant des deux derniers Grands Globe de Cristal, le meilleur slalomeur du monde de ces dernières années a été devancé par son compatriote Mario matt, auteur du meilleur temps de la 1ère manche. A 34 ans, il remporte sa première médaille olympique. Troisième, le Norvégien Henrik Kristoffersen. Déception pour les Français Grange et Pinturault, partis à la faute. Premier et seul Français, Julien Lizeroux finit 15e.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
 

Il est devenu le plus vieux champion olympique en slalom. Mais surtout, à 34 ans, Mario Matt atteint enfin la consécration olympique qu'il visait depuis si longtemps, en décrochant sa première médaille aux JO. Champion du monde de slalom en 2001, il ne disputait là que ses deuxièmes Jeux Olympiques, après Turin-2006. Vainqueur cette saison à Val-d'Isère, il est revenu au premier plan au meilleur moment.

Entre blessures et méformes, Mario Matt ne faisait plus partie des grandes stars du circuit. Champion du monde de slalom et de combiné en 2001, de slalom en 2007, en bronze en slalom en 2013, l'Autrichien a parfaitement géré sa course olympique. Meilleur temps de la 1ère manche, il a bénéficié d'une cascade de sorties en 2e manche pour s'élancer avec un joli matelas. Car au moment de s'élancer, son compatriote Marcel Hirscher était son plus sérieux rival. Mais sa faute commise en 1ère manche l'avait rejeté à 1"28 de Matt. Appliqué, conscient des nombreux pièges du parcours, il a descendu la piste en assurant, sans skier sur un faux-rythme qui aurait pu le mener à la contre-performance. Au moment de passer la ligne, il avait cédé une seconde, pour conserver 0"28 d'avance sur le champion du monde en titre. 

La victoire de Matt en slalom

Il est sorti vainqueur d'une deuxième manche qui a pris la forme d'un jeu de quilles. La pression, bien sûr, mais aussi un tracé très compliqué et tortueux concocté par le père Kostelic, tout cela a conduit à la sortie d'une quinzaine de coureurs sur les 30 présents en deuxième manche. Et beaucoup des rescapés ont semblé, en fin de parcours, totalement asphyxiés par le rythme imposé, et même perdu face à cette légion de piquets en tous sens. Et parmi eux, les deux Français, Alexis Pinturault et Jean-Baptiste Grange, respectivement 8e et 5e de la 1ère manche. Les deux hommes sont partis à la faute, le médaillé de bronze de géant finissant sur les fesses, le champion du monde 2011 ratant un piquet.

La chute de Pinturault

Grange sort de la piste

Après l'élimination de Steve Missillier en 1ère manche, le seul rescapé tricolore se nomme Julien Lizeroux. Après pratiquement deux ans passés à soigner son genou après une lourde opération, le skieur de La Plagne, parti avec le dossard 34 en 1ère manche, a réalisé le 17e temps du premier parcours, pour finalement finir, épuisé, en 15e position. Après sa 17e place à Levi, et sa 21e à Wengen, il poursuit son retour au plus haut niveau.

Les réactions de Grange et Lizeroux

Déclaration​s

Mario Matt (AUT, 1er): "Aux  Jeux, ça ne m'avait pas trop réussi. En 2002, je me blesse juste avant. En  2006, c'est une sortie de piste, et la dernière fois (2010, NDLR), je n'y étais  pas. Aux Mondiaux, cela avait toujours mieux fonctionné. J'étais bien plus  nerveux au départ à Schladming (3e des Mondiaux 2013, NDLR), car je voulais  vraiment la victoire. Ici, je me suis dit que je devais simplement skier et  qu'on verrait bien ce que cela donnerait à l'arrivée. J'ai plutôt bien réussi.  J'étais déjà rapide tout au long de la saison. A Schladming, Kitzbühel et  Adelboden, j'étais dans la course pour la victoire et je suis sorti. Ca fait un  peu mal. Pendant une semaine et demie, je n'ai pas mis les skis et pris une  pause. Pour retrouver le plaisir de skier. Ca a très bien fonctionné. C'est un  grand soulagement. (Sur son éventuelle retraite) Je ne le sais pas encore, je  laisse ça en suspends. Aujourd'hui, j'ai concrétisé un gros objectif, un rêve.  Pour la suite, on va voir. On a encore deux courses (en Coupe du monde)."
   
Marcel Hirscher (AUT, 2e): "Un retard de 1 sec 28/100e, pour moi aussi  c'est quelque chose d'impossible à remonter. Heureusement, ça s'est bien passé.  J'ai réussi à poser mon ski comme je le fais normalement. La piste est devenue  plus dure. Tout le monde râle sur le tracé (d'Ante Kostelic, NDLR), mais j'ai  réussi à reprendre autant de temps que possible. Je suis soulagé. Un tel tracé,  pour certain ça se passe bien et pour d'autres non. Il y a beaucoup plus de  fautes et de sorties. Dieu merci, cette seconde manche était tellement  sélective, sinon il n'aurait pas été possible de remonter. On recherche des  champions olympiques, on ne fait pas des courses d'école."
   
Hendrik Kristoffersen (NOR, 3e): "La première manche était vraiment très  mauvaise, mais avec Kostelic qui (avait tracé) cette seconde manche, c'était  vraiment bien. Après la première manche, je ne pensais pas que c'était encore  possible. Maintenant, je suis avec la médaille de bronze et c'est fou. Je suis  jeune, mais je n'étais pas tellement nerveux avant la première manche."

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