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Les athlètes "ont perdu confiance" dans le CIO et l'AMA face aux affaires de dopage

Dans une lettre adressée aux présidents du Comité international olympique (CIO) et de l'Agence mondiale antidopage (AMA), les présidents des commissions des athlètes du CIO et de l'AMA haussent clairement le ton. Selon The Guardian, qui s'est procuré le document, "notre confiance est brisée" envers le CIO et l'AMA, notamment par rapport au traitement des accusations de dopage en Russie. L'AMA a indiqué que 736 contrôles antidopage avaient été impossibles à réaliser depuis novembre 2015.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2min
Sir Craig Reedie, président de l'AMA (au premier plan) (TOM KIMMELL / AFP)

C'est une véritable bombe, à deux jours de la décision de l'IAAF de confirmer ou non la suspension des athlètes russes aux Jeux Olympiques de Rio. En envoyant une lettre à Thomas Bach, président du CIO, et Sir Craig Reedie, président de l'AMA, Claudia Bokel and Beckie Scott, présidents des commission des athlètes du CIO et de l'AMA, ont été tranchants. Car ils affirment que les "procédures éprouvées et garanties se sont avérées inadéquates", ils reprochent que Sir Craig Reedie cumule ses fonctions à l'AMA mais aussi celles de vice-président du CIO, créant "un conflit d'intérêt" dans l'affaire de la suspension des athlètes russes aux JO suite au rapport d'enquête de la commission indépendante de l'AMA dirigée par Dick Pound. Ils regrettent également que l'AMA n'ait rien fait pour aider Nikita Kamaev, ancien chef de l'agence antidopage russe qui a trouvé la mort suite à cette affaire, ou Grigory Rodchenko, l'ancien chef du laboratoire de Moscou quand il a quitté la Russie. 

Lire aussi: L'article du Guardian (en anglais)

"Nous avons reçu des centaines de lettres d'athlètes propres nous implorant de faire plus pour que nos sports soient propres et que les enquêtes s'élargissent au-delà de la Russie aux pays cités dans le rapport de l'AMA", indiquent-ils. "Il n'y a pas eu d'enquêtes de suivi de le part de l'AMA, le CiO est resté silencieux, et jusqu'à ce que la presse s'empare du sujet, aucune nouvelle mesure n'a été mise en place." Et d'affirmer, en se basant sur le rapport de la commission d'enquête indépendante, qu'il "y a eu des procédures éludées, des règles violées, des échantillons détruits et le laboratoire de Lausanne ne dispose pas de fiches parfaites. En outre, les fédéraitons nationales russes, l'antidopage, l'Etat et le gouvernement ont tous apparemment aidé les athlètes à se doper. Au moins une partie du système a été trouvée, mais combien ne sont pas encore connus ?"

Et les athlètes mettent en garde les autorités: "Nous sommes à un véritable carrefour. Nous n'avons jamais eu autant de preuves incriminantes dans l'histoire, et nous devons agir en conséquence. Si le fair-play et les athlètes propres sont vraiment au coeur du mouvement olympique, alors nous devons agir. Nous courons le danger de perdre la confiance du public dans le sport", conclut le document. Clairement, cette lettre est là pour faire pression pour que les athlètes russes ne soient pas autorisés à concourir lors des prochains Jeux Olympiques, à Rio. Sera-ce suffisant ?

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