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Lamy-Chappuis : "de belles images"

Invité par un partenaire des Jeux Olympiques à un déjeuner en présence de ses proches, Jason Lamy-Chappuis est revenu sur ses troisièmes Jeux Olympiques. En compagnie de sa mère, Annette, il a fait le bilan - "forcément décevant" - et revenu sur son expérience de porte-drapeau. Avec le recul, la déception sportive semblait atténuée en comparaison à l'événement et aux émotions qu'il a suscitées chez la mère et le fils. Entretien.
Article rédigé par franceinfo
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Jason Lamy-Chappuis, quel bilan vous faîtes de vos Jeux ?
Jason Lamy-Chappuis
 : Il y a de la déception forcément par rapport aux objectifs que je m’étais fixé. Je voulais défendre mon titre en individuel et on voulait une médaille par équipes. On ne passe pas loin. J’ai été dans le coup en individuel (7e place, ndlr) et par équipe aussi (4e). C’est comme ça, il y a des jours où ça rigole, d’autres un peu moins. Je suis tout de même content d’avoir vécu ces Jeux. J’emporte de belles images dans mes souvenirs.

Comment vous avez réussi à gérer cette déception ?
J L-M
 : Lors de ma première compétition, le Petit Tremplin, je termine 35e. J’étais vraiment frustré à la fin parce que je n’avais pas pu montrer ce que je savais faire. Ma mère m'a toujours dit de donner le meilleur de moi-même et ce jour-là, je n'ai pas pu le faire… Sur le Grand Tremplin, je suis à la bagarre, je termine à 10 secondes de faire une médaille. Cela se joue à rien du tout. Il y a un peu de déception, mais pas de regret sur la deuxième course.

Jason Lamy-Chappuis et sa mère Annette

Etre porte-drapeau vous a-t-il boosté ou alors inhibé ?
J L-M
 : C’est sûr qu’il y a plus d’attentes et plus de pression quand on est porte-drapeau. Mais c’est incroyable de vivre ça. Quand je rentre dans le stade olympique, je vois le monde dans le stade, c’était impressionnant.

Comment aide-t-on Jason Lamy-Chappuis lorsqu’il prépare sa compétition ?
A L-M
 : Je ne suis pas certaine qu’il ait besoin de nous. On vient pour s’amuser, pour voir toute l’équipe. Je n’ai pas beaucoup d’attente sur sa performance. On sait qu’il va tout donner. J’ai beaucoup de respect pour ça.

C’est quoi le plus dur à vivre quand on est la mère de Jason Lamy-Chappuis ? La peur de la blessure ? Ou la déception ?
A L-M
 : Je n’ai pas trop peur des blessures et des déceptions. Je crois que j’ai confiance en la vie.
J L-M : Même quand le Japonais est tombé ?
A L-M : Franchement non, je n’ai pas eu peur que tu chutes. Cela n’arrive pas souvent. C’est souvent une erreur d’inattention et je sais que tu es très méthodique.

Avez-eu besoin de le consoler ?
A L-M
 : Non, je ne crois pas. C’est peut-être bien qu’il sache qu’on est là… Je ne sais pas, tu  as besoin qu’on te console ?
J L-M : Je n’ai pas eu besoin qu’on me console, mais ça fait du bien de se changer les idées. Retrouver son petit cocon familial, mes parents, ma copine… Aller boire un thé dans un bar, parler de tout et de rien. Ca fait du bien à la tête, ça la vide.

La mère et le fils auront passé ces Jeux Olympiques jamais loin de l'autre

Ton détachement ça vient de ton éducation ou alors c’est quelque chose qui tu as développé tout seul ?
J L-M
 : C’est un peu des deux. C’est dans ma nature et c’est aussi mon éducation. On m’a appris à voir toujours le côté positif des choses. A ne pas se lamenter sur son sort. C’est fait, on ne peut plus revenir en arrière.

Quelle est l’image que vous retiendrez des Jeux ?
A L-M
 : La cérémonie d’ouverture avec Jason en porte-drapeau. C’était un grand moment, je n’ai pas pu retenir mes larmes. C’était très fort.
J L-M : Oui la cérémonie avec l’entrée dans le stade, c’était quelque chose d’incroyable. Et puis, j’ai vibré avec les victoires de Martin (Fourcade, ndlr), le triplé sur le skicross. C’est historique. Il y a eu tellement de belles choses, de belles courses.

C’est quoi la suite pour vous ?
J L-M
: On va rentrer trois jours à la maison puis on repart en coupe du monde pour trois week-end. Il reste de belles choses à faire. Ça donne envie de rebondir et d’avoir de nouveaux objectifs. On repartira au printemps à l’entraînement. Quand on vit une quinzaine comme celle-là, il y a des moments très forts, notamment les médailles. C’est pour des moments comme ça qu’on fait du sport, qu’on vibre. J’ai envie de continuer. Jusqu’aux prochains JO ? Pour l’instant, je ne sais pas. Je n’ai pas envie de prendre une décision à chaud. J’ai envie de faire un ou deux ans et si l’envie est toujours là, il y aura un beau challenge à relever à Pyeongchang (Corée du Sud, ndlr) dans quatre ans.

Vous allez profiter de la fin des Jeux ?
J L-M
 : On repart dimanche soir. On n’a pas encore vu le village côtier, donc on va se balader, voir du patin. On a aussi les collègues à voir, le bobsleigh, le skicross, le biathlon. 
A L-M : Je n’irai peut-être pas tout le temps avec lui, mais on est la jusqu’au bout aussi, donc on a encore de belles choses devant nous. On a déjà vu du biathlon, du ski de fond, le slalom géant, le saut à ski. On en a profité au maximum.

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