Cet article date de plus de neuf ans.

JO-2024 à Paris: l'argent, le nerf de la guerre

Le rapport sur la "faisabilité et l'opportunité" d'une candidature de Paris pour organiser les Jeux Olympiques en 2024 est remis ce matin à la maire, Anne Hidalgo. Rejetée à deux reprises par le passé (2008 et 2012), la candidature de la Capitale serait plutôt bien vue par les autorités nationales. Mais en ces temps de crise, le dossier du coût reste un aspect majeur à prendre en compte au moment de se lancer.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2min
L'argent, un enjeu majeur aux Jeux Olympiques

"Vous savez, les Jeux c'est très joli, mais il n'y a pas une ville engagée pour les Jeux qui s'y soit retrouvée sur le plan financier". Anne Hidalgo, la maire de Paris, n'a jamais fait mystère d'une de ses craintes dans l'optique d'une candidature de sa ville pour les JO. Si d'aventure elle lançait la Capitale dans cette compétition à l'organisation pour 2024, elle souhaiterait d'ailleurs se rapprocher des "milieux économiques, parce qu'il ne peut y avoir une candidature sans qu'il y ait un apport des milieux économiques." Dans les faits, accueillir les JO a un coût. Et tenter de les avoir aussi.

Une candidature coûteuse

Pour déposer son dossier auprès du Comité international olympique (CIO), ce qui devra être fait pour les Jeux de 2024 en septembre prochain (pour un choix définitif du CIO à l'été 2017), chaque candidat doit mettre la main à la poche. Pour obtenir l'édition 2020, Tokyo a dépensé 62 millions d'euros, dont 51% apportés par le secteur privé et le reste par le gouvernement métropolitain de Tokyo. Pour 2020, les autres candidats, Istanbul et Madrid, ont respectivement mis 42 et 30 millions d'euros. Et ils n'ont pas été retenus. En 2004, Athènes avait utilisé 20 millions pour s'attirer les faveurs du mouvement olympique. Si les JO d'hiver ont une moindre importance médiatique et populaire, Annecy, qui a vu sa tentative d'organiser ceux de 2018 avorter, avait placé la barre à 28 millions d'euros, pendant que Munich en dépensait 40 et le vainqueur, Pyeongchang, 120 millions. Experts, communicants, dossiers explicatifs, tout est fait pour montrer le bon côté de chaque candidature, et convaincre les membres du CIO.

Une organisation qui dérape souvent

Le rapport remis aujourd'hui fait état d'un budget d'organisation établi à moins de 4.5 milliards d'euros. Mais aucun des JO de la dernière décennie n'ont réussi à tenir le cap du budget initial. Retards dans les constructions d'infrastructures, budgets (in) volontairement minorés pour gagner la course de la candidature, plusieurs raisons expliquent ces dérapages budgétaires. Et cela ne date pas d'hier. En 1976, Montréal avait accueilli les JO d'hiver, et a fini de les payer en 2006, alors que la dette devait initialement être remboursée en 1985. Trente années d'une facture qui s'est élevée à 1.5 milliard de dollars pour le contribuable québecois. Si Athènes a été l'un des symboles de cette mauvaise gestion du projet, cela n'a rien à voir avec "l'inflation" subie par ceux de Pékin, qui a vu la facture passer de 10.6 à 30.3 milliards. Il est toujours bien difficile de quantifier le retour sur investissements de ces organisations en terme financiers, même si l'apport de nouveaux équipements sportifs, de transports et de logements n'est pas à négliger à l'issue de cette compétition.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.