JO 2018 : Vent de fraîcheur aux JO avec le Big Air
"C'est un mélange de peur et d'adrénaline. Il ne faut pas se rater. Il y a beaucoup de risques, on arrive à près de 100 km/h sur une bosse de sept mètres", explique à l'AFP le snowboarder français Victor Daviet pour évoquer la dernière attraction du cirque olympique. Le principe est simple: l'athlète doit s'élancer depuis le haut d'un tremplin positionné à plusieurs dizaines de mètres au dessus du sol. Pour atteindre cette plage de départ, il faut grimper via des escaliers. Ensuite, il faut s'élancer pour atteindre une vitesse vertigineuse qui propulse l'athlète dans les airs. Il exécute alors un "trick" (figure acrobatique) avant de retomber sur une seconde pente au pied de laquelle le public est amassé. "Au départ, tu ressens de la peur, tu ne sais pas à quelle vitesse tu vas filer. Mais quand la 'compète' démarre et que tu vois la foule t'encourager, c'est vraiment cool, tu as l'impression d'être une rockstar", expliquait le champion du monde 2015 de la discipline, le Finlandais Roope Tonteri, à l'occasion du Sosh Big Air à Annecy.
Atmosphère
Sur cette compétition organisée au coeur de la ville et qui a séduit quelque 30.000 spectateurs, la structure frôlait les 42 mètres - un record. La vitesse estimée à l'arrivée était de 60 km/h pour une hauteur de saut à six mètres et un +vol+ de 20 mètres. "Au départ, mon coeur s'emballe, c'est l'adrénaline qui monte et j'adore ça. On est nerveux mais dès qu'on se retrouve dans les airs, tout est cool. La meilleure sensation c'est d'être dans les airs. On ne pense à rien d'autre qu'aux tricks", raconte le Suédois Kevin Backstrom. Ce n'est pas par hasard ou parce qu'on lui a forcé la main que le Comité international olympique (CIO) s'est intéressé au Big Air. La discipline est particulièrement spectaculaire et attire les jeunes, un public que le CIO tente de charmer. Elle est un pur produit des X Games, la plus grande compétition de sports extrêmes au monde, qui inspire de plus en plus le CIO. Le Big Air, c'est aussi une occasion rare pour le public d'être au plus proche des athlètes, ce qui crée une ambiance festive, voire électrique. "C'est vraiment une atmosphère qu'on vit, on entre dans quelque chose. C'est comme un chanteur sur scène, il se passe quelque chose avec le public, ça nous prend aux tripes. En slopestyle, il y a du monde le long du parcours mais on sent moins la présence du public. Là, on sent que les gens ont vraiment envie de voir du Big Air", relève le Français Sébastien Konijnenberg.
Snow oui, ski non
Mais le Big Air ne sera présent aux JO-2018 qu'avec le snowboard, messieurs et dames. Le snowboard est le sport qui inspire le CIO depuis 20 ans pour rajeunir la maison olympique. Il a fait son entrée aux Jeux en 1998 à Nagano avec le slalom géant et le halfpipe. Le Big Air est la cinquième discipline à être représentée aux JO. Le ski freestyle, qui a emboîté le pas au snowboard en 2014 avec les arrivées fracassantes du slopestyle et du halfpipe, n'a lui pas été convié. "C'est extrêmement frustrant, ils nous avaient déjà fait le coup avec le halfpipe!, lance le skieur français Antoine Adélisse qui sera présent en Corée pour le slopestyle. C'est frustrant de pas être reconnu aussi bien que les snowboarders, je ne comprends pas".
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