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JO 2018 - Ophélie David (Skicross) reste sereine face à ses démons

En grande difficulté depuis le début de saison, Ophélie David (41 ans), doyenne de l’équipe de France à PyeongChang où elle participera à ses derniers Jeux Olympiques (9-25 février), ne s’affole pas. Ce n’est pas dans la nature de la skieuse de l’Alpe d’Huez. Au contraire même puisqu’elle est bien décidée à relever la tête d’ici les JO. A la veille de l’étape comptant pour la Coupe du monde de skicross à Nakiska (Canada), Ophélie David s’est confiée à Francetvsport et veut positiver : par le travail et ses bonnes sensations sur les skis, tout est encore possible.
Article rédigé par Quentin Ramelet
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
 

Garder la foi en ses capacités. Ne jamais flancher mentalement. Et rester en chasse des sensations fortes et du plaisir. Voilà comment Ophélie David appréhende sa vie de skieuse professionnelle. A sa voix, on ne peut pas rater son sourire qui dicte le débit de ses paroles. Jointe au téléphone il y a trois jours, alors qu’elle allait voler en direction de Nakiska au Canada – ultime épreuve de Coupe du monde avant les JO – l’Iséroise n’était pas pour autant perturbée, ou bien gênée de parler de sa situation. Car son état de forme actuel pourrait être alarmant. Du moins s’il s’agissait d’une athlète « lambda », en proie à ses doutes, ses peines, ses échecs.

"Ce n'est pas la fête à la maison !"

Non, Ophélie David, qui n’a passé le cut des qualifications qu’à une seule reprise sur les six épreuves de Coupe du monde de skicross, n’est pas comme les autres. Hors de question de se laisser abattre. Il faudra même se battre davantage pour arriver en Corée du Sud remontée à bloc et fin prête pour aller chercher la médaille tant convoitée. « C’est vrai que c’est dur, je ne vais pas mentir, ce n’est pas la fête à la maison ! Mais j’espère que ça va changer et qu’il y aura un rebond d’ici PyeongChang. De toute manière, je n’ai pas bien le choix, il faut que je continue à bosser » nous assure-t-elle en toute décontraction.

« Le problème est mental. Car la technique, honnêtement, j’ai bien travaillé et je sais que je skie bien. Je sais que je skie mieux que l’an dernier. C’est ça qui est complètement fou en fait ! »

Qui a dit qu’à 41 ans et après avoir tout gagné ou presque dans sa carrière, on ne pouvait plus vivre une période aussi compliquée que celle que connait actuellement Ophélie David ? La septuple vainqueur du Globe en skicross et championne du monde en 2007 ne se voile pas la face, alors qu’elle vit pareille situation « pour la première fois de sa carrière », elle préfère garder sa ‘positive attitude’ : « Le problème est mental. Car la technique, honnêtement, j’ai bien travaillé et je sais que je skie bien. Je sais que je skie mieux que l’an dernier. C’est ça qui est complètement fou en fait ! » Avant de poursuivre sur ce qui peut la bloquer psychologiquement : « Il y a quelque chose que je rate dans la manière d’aborder la course. C’est la première fois que je fais ma dernière saison. Alors peut-être que ça vient de là ? Après je me suis énormément focalisé sur les Jeux, et là sur les épreuves de Coupe du monde d’avant, est-ce que ça me coupe les pattes ? »

Une sophrologue et un préparateur mental pour se libérer

Il s’agit désormais de trouver ce qui se déconnecte mentalement au moment de s’élancer. Pour y parvenir, la skieuse de l’Alpe d’Huez s’est bien entourée : « Je continue de travailler avec ma sophrologue et j’ai fait appel à un préparateur mental, que j’ai rencontré sur les Etoiles du sport il y a dix jours. Donc on travaille sur la façon de retrouver l’Ophélie d’avant. Avec des automatismes simples, et un état d’esprit simple. » L’essentiel est là : rester positif et se baser sur les performances à l’entraînement où elle rivalise avec les meilleures toujours. En Corée du Sud, Ophélie David est bien consciente que ce sera l’ultime chance de sa vie d’aller glaner le dernier exploit qui lui manque. 9e à Vancouver (2010), et 4e à Sochi (2014), si le destin est bien écrit, le podium l’attend : « A chaque fois j’arrivais avec de très bonnes saisons dans mes bagages… Là pour le coup, c’est tout l’inverse, j’arrive avec une saison apocalyptique ! Alors bah ouais pourquoi pas ! Why not ? Des fois il se passe des choses super bizarres. Je continue à faire ce que je sais faire. Avec générosité, avec cœur, puis on verra bien. »

Rendez-vous est pris. Tout se jouera le vendredi 23 février prochain au Bokwang Park de PyeongChang. D’ici là, la piste demeure glissante. Mais rien qui ne pourrait effrayer Ophélie David, plus que jamais partie en quête de son rêve olympique.

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