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JO 2018 / Les Français stoïques face à la menace nord-coréenne

À 100 jours des Jeux Olympiques d'hiver de Pyeongchang (9 au 25 févrirer 2018), la situation géopolitique qui entoure la péninsule coréenne fait débat. Par conséquent, certaines questions méritent d'être posées : les athlètes seront-ils en sécurité durant la compétition ? Faut-il envisager réellement un boycott des JO comme l'avait sous-entendu Laura Flessel, notre ministre des sports ? Si les médias débattent sur la "potentielle" menace nord-coréenne, qu'en est-il de nos athlètes ? On en a justement profité pour leur poser la question de savoir s'ils se sentaient concernés par cette situation étrange et si cela pouvait les perturber dans leur préparation... Et pour le coup, ils sont tous sur la même longueur d'ondes.
Article rédigé par Quentin Ramelet
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
 

Anaïs Chevalier (Biathlon) :
« Ça sort dans les médias, on en parle. J’ai plutôt confiance en le CIO et le CNOSF, ils ne nous enverront pas au casse-pipe. Je pense que ce sont des gens qui peuvent parfois être intelligents et peut-être qu’ils sauront faire une trêve. Je sais que s’il y a le moindre risque, on n’ira pas mais ce serait une déception. »

« Ce sont des choses qui nous dépassent »

Maurice Manificat (Ski de fond) :
« Je suis beaucoup les infos et on a bien vu que ça part un peu en live. Mais voilà on y pense plutôt en rigolant. En imaginant des scénarios un peu insolites. (Rires) Mais après on ne pourra pas être surpris si un jour on vient nous dire : « bon et bien vous n’irez pas à Pyeongchang ». C’est déjà arrivé, notamment pour un championnat du monde junior en Turquie il y a deux ans, à cause de Daesh. Des nations avaient boycotté. Donc c’est possible même si sur des Jeux Olympiques, j’imagine bien que c’est différent. Bref, il ne faudra pas être surpris.

En revanche, je n’y pense absolument pas. Les Jeux on y arrive mais nous n’y sommes pas encore, on n’est pas dedans. Si tu penses aux JO mais pas à la façon dont tu te prépares pour y aller dans un premier temps, ça ne va pas. Et si nous y allons, il n’y aura pas d’inquiétude. Et dans le cas inverse alors ce serait dommage car les JO, c’est une belle vitrine pour le sport. Certaines disciplines, comme la mienne, ne sont pas beaucoup médiatisées ou même connues. Donc c’est une certaine façon de les mettre en lumière… C’est un événement qui véhicule de jolies valeurs, de paix et du sens du partage, donc ce serait bien dommage.

Au final, c’est imprévisible. Et j’avoue que ce sont des choses qui nous dépassent car si à un moment donné on nous dit de ne pas y aller alors cela voudra dire que notre sécurité est vraiment mise en jeu et ce serait sans doute la meilleure des décisions. »

« On spécule sur de la spéculation »

Alexis Pinturault (Ski alpin) :
« Cela ne m’a pas embêté dans ma préparation, c’est une certitude. Dans le sens où, quoiqu’il en soit, j’irais faire mes courses dans l’optique d’aller aux Jeux, que je ferais l’hiver avec les JO en ligne de mire. Après je n’y pense pas réellement. Car il peut se passer tellement de choses avant que cela se produise… On spécule sur de la spéculation. Donc autant rester calme, je préfère commencer mon hiver calmement, et on verra où cela nous mènera. Puis ces problèmes-là, ce sera justement à la ministre et au gouvernement de les résoudre. »

Gabriella Papadakis (Danse sur glace) :
« Cela ne nous perturbe pas dans notre préparation. Ce n’est pas comme si on allait en Corée en vacances… On s’entraîne en pensant toute la journée aux Jeux, toute notre vie en ce moment est même dirigée vers Pyeongchang donc non le problème de la sécurité est le dernier de nos soucis. C’est peut-être bête de notre part. Mais on ne pourrait pas être à ce niveau-là si nous n’étions pas un minimum intrépides ! (Rires) Et quand t’as dédié ta vie à ton sport, franchement…
Après évidemment on tomberait des nues de ne pas pouvoir faire les Jeux Olympiques. Pour nous ce serait terrible clairement. Et aussi pour tout le travail qu’on aura fait depuis quatre ans. Il y a d’autres compétitions évidemment mais les JO restent ce pour quoi nous avons bossé encore plus dur ces dernières années. »

>>> VIDÉO : Pour le président du comité d'organisation, la menace nord-coréenne "est exagérée"

« La géopolitique n’est pas de mon ressort »

Victor Muffat-Jeandet (Ski alpin) :
« Honnêtement, ça ne m’est pas du tout passé à l’esprit ! Je dois déjà tellement me bouger les fesses pour espérer aller aux JO, aller chercher la qualification, donc de là à me poser des questions sur le sujet, non je n’ai ni le luxe ni le temps pour ça. Donc je travaille, j’ai envie d’aller aux Jeux et la géopolitique, ce n’est pas de mon ressort. »

Jean-Frédéric Chapuis (Skicross) :
« Je vois ce qui se passe mais après je n’y pense pas trop. J’ai déjà beaucoup de choses à penser à côté. Mon objectif c’est les Jeux de toute façon et il y a des personnes plus compétentes pour prendre les décisions. Et si on y va, je serais serein vis-à-vis de notre sécurité. »

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