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JO 2018 : A PyeongChang, les jeux de l'extrême

Chacun sa méthode pour lutter contre les conditions extrêmes: il y a ceux s'enduisent le visage de vaseline ou de rubans adhésifs, d'autres qui portent pantalons et blousons chauffants, ceux enfin qui bravent le froid et le vent glacial couverts comme à Paris... et le regrettent très vite. A PyeongChang, avec des températures flirtant parfois avec les -20, et un "ressenti" pouvant ajouter -10 degrés supplémentaires sous l'effet de l'humidité et de rafales de vent à 100 kms/heure, les reports d'épreuves olympiques se sont succédés depuis dimanche.
Article rédigé par franceinfo
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De mémoire d'habitué des Jeux, on ne se souvient pas d'Olympiades ouvertes dans des conditions aussi rigoureuses. "A Lillehammer en 1994, se remémore l'un d'eux, les températures sont descendues plus bas, à -25, mais le ressenti était beaucoup plus supportable, car l'air était sec". Et pourtant à l'époque, les vêtements d'hiver étaient beaucoup moins performants.

Parmi les athlètes, et les "travailleurs des Jeux", plusieurs dizaines de milliers de personnes accréditées, la météo occupe toute les conversations. Et chacun y va de son anecdote. Tel Luc Alphand, ancien champion du monde de ski alpin, qui a eu un début d'engelure à un doigt, simplement en sortant son appareil photo quelques instants au sommet de la piste de descente, battue lundi par des vents impressionnants.

Rien de grave pour l'instant, mais chacun s'adapte. Dans la délégation américaine, on a sorti les parkas équipées de batteries, tandis que les Canadiens sont fans des pantalons chauffants. Dans un registre moins sophistiqué, les skieurs d'Europe de l'Est se protègent une partie du visage avec du ruban adhésif, ou une bonne couche de vaseline.

Plus froid, plus vite

Les corps souffrent, piqués par le froid, mais les machines aussi: gare aux batteries qui s'épuisent d'un coup, sur certaines caméras légères, ou les téléphones portables trop sollicités en altitude. Sur le bord des pistes, plus d'un "live" video sur les réseaux sociaux a subi une interruption brutale du programme... comme au temps de la vieille télé !

Il y a ceux qui découvrent le froid et ses effets inattendus, et les "pros" du gel, chez qui on ne perd pas le nord parce qu'il fait froid. Prenez les spécialistes du "grand frigo" que sont les pistes de luge, de bobsleigh ou de skeleton. Règle numéro: "par grand froid, comme à PyeongChang, doubler le temps d'échauffement avant une course pour maintenir à niveau la température corporelle", explique Bruno Thomas, consultant de France Télévisions. Soit entre 1H et 1H30, au lieu de 45 minutes. Sans oublier de passer une cagoule sous le casque, d'ajouter une couche de textile sous la combinaison en Lycra, et de passer une paire de gants pour les pilotes, qui habituellement n'en portent pas.

Cerise sur le gâteau pour ces champions de la glisse, le froid peut aider à battre des records: plus il gèle, plus la neige est dure, et plus elle est rapide.

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