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Exclus des Jeux, les lutteurs s'indignent

Après la recommandation du CIO, lundi, de retirer la lutte du programme olympique pour les JO 2020, les grands noms de la discipline donnent de la voix. Choqués par une décision qu'ils ne comprennent pas, ils sont prêts à tout pour que leur sport soit réintégré en septembre prochain, lors d'une session décisive du comité exécutif à Buenos Aires.
Article rédigé par franceinfo
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"Je suis tellement dévastée que je ne sais pas quoi faire". Triple championne olympique en titre et championne du monde à neuf reprises dans la catégorie des moins de 55 kilos, la Japonaise Saori Yoshida ne comprend pas la décision du comité olympique. "Je suis profondément choqué", a renchéri Tomiaki Fukuda, président de la Fédération japonaise de lutte.

"On est dégoûtés"

Champion à Pékin, médaillé de bronze à Londres, le Français Steeve Guenot ne s'y attendait pas non plus. "On sait bien qu'à chaque olympiade des sports se rajoutent et d'autres s'enlèvent, mais de là à enlever la lutte, je suis choqué", a-t-il déclaré au quotidien l'Équipe. "Pour des sports comme le nôtre, qui ne vivent que pour les Jeux, ça va nous faire mal. Déjà qu'on a du mal à se développer, les gamins vont être démotivés. Quand on voit qu'ils rajoutent des sports qu'on voit toute l'année, comme le foot ou le golf, on est dégoûtés".

Même son de cloche pour son frère, Christophe, médaillé de bronze en gréco-romaine en 2008, reconverti entraîneur au Pôle Espoirs de Dijon : "On ne s'y attendait pas, dans le monde de la lutte, on n'en parlait pas. Je pensais que seul un style allait être enlevé. Mais supprimer la discipline entière, deux ou trois Olympiades après l’entrée de la lutte féminine, c’est un peu aberrant".

Istanbul refuse d'organiser les JO sans la lutte

Candidate à l'organisation des JO 2020, la Turquie s'est immédiatement opposée à la suppression de la discipline du programme olympique. "Nous sommes le plus sérieux candidat. Organiser des JO à Istanbul sans la  lutte est absolument impensable", a lancé Hamza Yerlikaya, président de la Fédération turque de lutte et ancien champion olympique. "Je trouve injuste le simple fait qu'on puisse parler d'une telle chose.  Nous ne le permettrons jamais".

La lutte se retrouve désormais en concurrence face à sept autres sports susceptibles de faire leur entrée aux JO : le squash, l'escalade, le karaté, le wushu, le baseball, le wakeboard et les sports de roller. Seul l'un d'entre eux fera son entrée dans le noyau dur de sport composant le programme des JO 2020. Le CIO reviendra-t-il sur sa recommandation et sauvera-t-il la lutte, présente aux Jeux depuis la toute première édition en 1896? Réponse finale en septembre prochain.

D'ici là, tout le monde de la lutte se prépare à défendre sa discipline pour convaincre le comité exécutif. La vice-championne olympique 1996, Ghani Yalouz, se veut optimiste : "Quand les États-Unis, la Russie et son ancien bloc de l'Est, les pays nordiques et l'Asie seront mobilisés, ils comprendront ce que l'on représente".

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