L'encadrement français n'était pas outre mesure inquiet après la défaite concédée samedi face à l'Islande (29-30). Mais un second échec de rang aurait fait tâche sur le CV et embrumé les esprits avant le tournant qu'est dans tout tournoi le quart de finale. Ce succès offre aux tenants du titre, très appliqués pour l'occasion malgré quelques frayeurs en fin de match, la 2e place de leur poule et les envoie dans les pattes des Espagnols. Une équipe qu'ils connaissent sur le bout des doigts, puisque nombre d'entre eux ont évolué en Espagne, et qui leur rappelle un souvenir cuisant. Voilà pour les principaux enseignements la rencontre. Les Bleus restent satisfaits du contenu. "On a fait une superbe première mi-temps défensivement. Après on a eu un peu plus de mal en deuxième. Mais ils ont eu de la réussite au tir et c'est difficile de tenir avec la même intensité pendant tout le match. Sur le contenu, c'est bien. On se débrouille pas mal sur la (défense) 6-0, qui n'est pas dans notre habitude", a souligné Nikola Karabatic. "On s'est retrouvé avec de l'enthousiasme, de l'énergie. On a fait une première mi-temps exceptionnelle. Sûrement même en surrégime. Inconsciemment en deuxième mi-temps on a voulu garder de l'énergie pour le quart", a renchéri le sélectionneur Claude Onesta."Une première mi-temps exceptionnelle"Probablement désireux d'éviter en quart le Danemark, champion d'Europe en titre, les Français sont entrés dans la partie comme des morts de faim. Encore friable par instant contre l'Islande, la défense a monté d'un ton dans l'intensité et l'agressivité. Du coup, ils ont mené très 5-1 grâce à un 5-0 et des arrêts de Thierry Omeyer. En attaque, la ligne arrière tricolore a rapidement pris ses marques, avec un Nikola Karabatic presque aussi étincelant qu'avait pu l'être Jérôme Fernandez contre l'Islande.Les Bleus ont assez rapidement créé un écart de cinq buts (10-5, 18e), ce qui a permis de relancer dans le bain Xavier Barachet, à qui Fernandez avait été préféré à droite. Le jeune arrière avait vécu un calvaire face aux Islandais, incapable de prendre la moindre initiative. Un bon passage de l'ailier gauche Samuel Honrubia - substitut de luxe à Michaël Guigou -, avec trois buts consécutifs, a écoeuré le gardien suédois, remplacé avant la mi-temps, et aidé la France à atteindre la pause avec six buts d'avance (18-12). Le coach Claude Onesta ne cachait pas satisfaction: "Nous avons réalisé une première mi-temps exceptionnelle". Poussifs sur la finLes Français ont ensuite quelque peu bafouillé leur entame de deuxième période. Les Suédois ont trouvé des solutions nouvelles, en servant leur pivot Andreas Nilsson. Mais la défense française n'a pas tardé à s'adapter. Les Bleus ont encaissé un 3-0 pour débuter et ont du batailler face à des Suédois très physiques. Heureusement, en attaque, Mickaël Guigou, aux abonnés absents depuis le début du tournoi a démontré sa capacité de réaction, avec deux actions décisives. Karabatic, de retour à un très bon niveau, a continué à aligner les coups d'éclat.Mais trois arrêts de Mattias Andersson sur Luc Abalo (deux fois) et Fernandez ont rendu la fin de match assez tendue pour les Français. Onesta a lancé le gardien remplaçant Daouda Karaboué, entré à la place de Thierry Omeyer, y est aussi allé de sa contribution -un pénalty arrêté et deux arrêts en dix minutes- pour sauver l'essentiel. Une victoire qui lance les choses sérieuses: le quart de finale contre l'Espagne. "Il va falloir bien récupérer pour ce match couperet", a dit le capitaine Jérôme Fernandez. "L'Espagne, c'est une équipe qui nous a battus il y a six mois (à l'Euro). On les a battus il n'y a pas longtemps (à l'Eurotournoi), mais on n'était pas dans une forme égale. Toutes les équipes qui sont en quarts peuvent potentiellement être médaillables."Les dernières minutes de France-Suède