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Baugé: "Un double échec"

Battu en finale olympique de sprint par Jason Kenny, Grégory Baugé ne trouvait pas dans cette médaille d'argent une consolation: "C’est une médaille olympique, oui, mais je suis venu pour la plus belle des médailles", disait-il. "Je viens de vivre un échec, un double échec avec la vitesse par équipes. J’ai perdu, et quand je perds, je ne fête rien du tout. "
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Grégory Baugé sur le podium du sprint

Il est descendu de son vélo, appuyé sur Florian Rousseau, son entraîneur. Une tape sur l'épaule, puis une accolade. Et cela se répète avec les autres membres du staff. Grégory Baugé se tourne vers le public, le salue plusieurs fois. Sur le vélo, il a fait de même après avoir été vaincu sans contestation possible par Jason Kenny devant un public du Vélodrome olympique en fusion. Il a même levé un doigt vers le ciel, et de longues minutes après la course, une fois sa médaille d'argent accroché à son cou, il a expliqué ce geste, qu'il a répété sur le podium: "Si j’ai levé le doigt, c’est que pour moi, je reste le N.1. Là, il ne fallait pas que je tombe, c’est malheureux pour moi. Vous avez vu l’ambiance ici. Quand vous êtes coureur, ça vous pousse. Le public, ça joue énormément. Il est chez lui, à domicile. C’est des détails qui donnent des ailes."

"Il ne l'avait jamais battu"

Ce public qui rugit comme un seul homme à chaque apparition d'un pistard de l'Union Jack, cela semble effectivement avoir propulsé au sommet la sélection britannique au sommet de la piste mondiale, là où se trouvait voici quelques temps la France. Et cet avènement n'est pas apprécié par David Lappartient, président de la Fédération française: "Grégory Baugé est en très très  grande forme, mais l’Anglais est visiblement meilleur. Il n’avait jamais battu Grégory, et là il le fait aux Jeux. C’est vraiment décevant pour nous. Ce qui est étonnant, c’est qu’il ne l’avait jamais battu. Et là, il y a un vélo d’écart. Je n’ai pas de suspicion mais aujourd’hui cinq des sept médailles d’or sont anglaises, et encore parce qu’ils ont déclassé les dames en vitesse par équipes sinon on serait sans doute à six sur sept. On aurait pu se retrouver dans la situation de dix médailles d’or pour l’Angleterre. Ca fait beaucoup pour un seul pays et je trouve que ce n’est pas bien pour un sport d’avoir une telle domination."

Des paroles qui ne vont pas arrangé les polémiques ou suspicions qui commencent à être nombreuses entre Britanniques et Français. "On doit à la fin de cette olympiade tirer un certain nombre de bilans", annonce-t-il.

La réaction de Grégory Baugé après la finale

"Que la victoire qui compte"

Ce genre de constat, Grégory Baugé se refuse à les faire, mais il estime que "c’était un adversaire à ma hauteur. Je l’ai battu aux Championnats du monde il y a quelques mois. Sur mes matches, j’ai fait ce qu’il fallait. Il n’a pas été plus fort que moi, mais il y a des choses qui font que ça vous aide encore plus."

Lui qui venait chercher l'or a-t-il trouvé en l'argent une quelconque consolation ? "C’est une médaille olympique, oui, mais je suis venu pour la plus belle des médailles. Je viens de vivre un échec, un double échec avec la vitesse par équipes. J’ai perdu, et quand je perds, je ne fête rien du tout. Sur mes deux matches, je n’ai rien à dire. J’ai fait mon sprint. Je n’ai pas fait d’erreur. Je n’ai pas de regrets si ce n’est d’avoir perdu une finale olympique. Je n'aime pas perdre. C’est une défaite dans un grand tournoi. C’est rageant. Je ne vais pas savourer. Même après. C’est bien pour l’équipe de France olympique, mais pour moi non, il n’y a que la victoire qui compte."

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