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Batum plus frustré que convaincant

A l’image de l’équipe de France battue 66-59 par l’Espagne dans un quart de finale ultra-défensif, Nicolas Batum a alterné le correct (9 points, 5 rebonds) et le médiocre, comme ce coup de poing inutile à Juan Carlos Navarro dans les ultimes secondes.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 5min
 

On attendait davantage des deux habituels meilleurs marqueurs des Bleus, Tony Parker et Nicolas Batum, sur ce match face au rival ibère. Le joueur de Portland n’a pas fait preuve d’une grande adresse, manquant des tirs faciles et forçant quelques shoots. Ses stats parlent contre lui avec un terrible pourcentage (3/12 dont 1/5 aux tirs primés) et des chiffres plutôt moyens (9 pts, 5 rbds, 1 pd, 1 contre et 1 interception en 32 minutes, sans oublier 3 fautes).

Appliqué mais sans fulgurance

Le duel avait pourtant bien débuté pour l’ancien Manceau et les hommes de Vincent Collet qui prenaient les devants, poussés par les « Allez les Bleus » venant d’un public prêt à s’enflammer mais qui allait rapidement déchanter face à au pressing défensif effectué des deux côtés du terrain. Le spectacle, ce serait pour un autre jour. Là, c’était plutôt bleu de chauffe et âpreté au combat.

Batum inscrivait ses deux premiers points pour donner l’avantage aux siens (7-5). Après trois minutes, il ratait son premier tir à trois points. Remplaçant parfois TP à la mène pour le soulager –le joueur des Spurs prenant alors position sur l’aile, Batum effectuait un passage de plusieurs minutes sur le banc, volonté du coach pour lui permettre de garder du jus dans l’optique du money time. Dans la foulée, le numéro 5 inscrivait trois points pour offrir 8 longueurs d’avance aux Bleus (27-19) avant de réussir un contre superbe à 1’25 de la pause sur une contre-attaque espagnole rondement menée.

L’ailier des Blazers ajoutait deux autres points sur un shoot arrière improbable après 4’30 dans le troisième quart-temps. Et il continuait à faire le show avec un panier aérien lors d’une franche attaque vers le cercle. A ce moment-là, la France dominait encore les débats (57-54).

"Je voulais lui donner une bonne occasion de plonger"

Malheureusement, la fatigue aidant, les ultimes minutes allaient s’avérer très longues. A 1’31 de la fin, il commettait une faute malvenue sur Fernandez qui réussissait ses deux lancers pour donner un petit point d’avance à la Roja (58-57). Les Français lâchaient prise. Dans les dernières secondes, Nico Batum assénait un coup de poing dans le ventre de Juan Carlos Navarro, la gâchette espagnole. Un geste indigne de l’ailier de Portland, et qui ne ressemble pas à l’homme qu’il est. Une échauffourée s’en suivait avec Calderon dans le rôle du gars qui vient faire justice.

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« Il y a beaucoup de frustration », a expliqué Batum. « On s’énerve dans les derniers instants mais c’est dû à la fatigue. Et je voulais donner à Navarro une bonne occasion de plonger ». Allusion non voilée aux simulacres du joueur espagnol, scorer de folie mais qui se laisse facilement tomber. Et d'en rajouter une couche : "Les Espagnols ont fait exprès de perdre contre le Brésil. C'est ça  l'esprit olympique?", s'est interrogé le joueur français. "C'est pour ça que c'est aussi frustrant. Quand j'ai vu leur match contre  le Brésil, je me suis dit: d'accord, cette fois on va les taper", a ajouté  l'ailier de Portland. Plus tard, la tension retombée, Batum s'excusait sur Twitter : "Désolé d'avoir montré une image comme ça du basket et de la France. La  frustration et la rage m'a envahi, je n'ai pas d'exuse (sic). Ne retenez pas mon geste stupide à la fin mais la performance collective durant le tournoi  d'une équipe fière de se battre pour son pays", a-t-il écrit.

"On se rapproche"

« Je n’aime pas ce match », a poursuivi le natif de Lisieux. « On ne passe vraiment pas loin. En première mi-temps, on doit virer avec un avantage plus net. Trois points, c’est trop peu face à une telle équipe alors qu’on domine. Après ils reviennent et on manque de jus en fin de match. Dans les trois dernières minutes, on craque physiquement : un manque de fraîcheur, un déficit de taille dans la raquette et trop de fautes. On ne peut pas perdre en ne prenant que 66 points. L'année dernière on en avait pris 98. C'est rageant ».

Et lorsqu’on lui fait remarquer en zone mixte que la génération Parker n’aura pas de médaille olympique, le lieutenant de Tony Parker relativise. « On se rapproche quand même. On est même très près d’eux, beaucoup plus que l’an dernier. Ca passera la prochaine fois, j’en suis sûr. C’est une grosse équipe mais on n’est plus très loin de les battre. Encore une fois, c’est frustrant ».

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