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JO 2021 : Naomi Osaka, forte flamme

La tenniswoman japonaise a embrasé la vasque olympique lors de la cérémonie d'ouverture. Femme forte et influente, mais aussi prisonnière de sa propre image, elle symbolise toutes les facettes d'un Japon qui oscille entre tradition et modernité.

Article rédigé par Julien Lamotte, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Naomi Osaka s'avance pour allumer la vasque olympique dans le stade olympique de Tokyo lors de la cérémonie d'ouverture, le 23 juillet.  (TAKUMI HARADA / YOMIURI)

Lundi 31 mai dernier, Naomi Osaka annonce sur les réseaux sociaux son forfait pour le deuxième tour de Roland-Garros. "Je pense que la meilleure chose pour le tournoi, pour les autres joueuses et mon bien-être est de me retirer", écrit-elle, concédant également avoir "souffert de longs épisodes de dépression depuis l'US Open en 2018". Vendredi 23 juillet, elle est le dernier relais de la flamme olympique en mondiovision. En quelques semaines à peine, la Japonaise est passée de plus bas que terre au sommet de l'Olympe. 

C'est la joueuse de tennis japonaise, numéro 2 mondiale, Naomi Osaka qui allume la flamme ! Les Jeux Olympiques sont ouverts !
La flamme olympique allumée par Naomi Osaka C'est la joueuse de tennis japonaise, numéro 2 mondiale, Naomi Osaka qui allume la flamme ! Les Jeux Olympiques sont ouverts !

Au pays des samouraïs, Naomi Osaka possède elle aussi une armure protectrice. Il n'empêche que celle-ci, parfois, se fendille, et laisse transparaître des failles. La Japonaise est pourtant passée maîtresse dans l'art de contrôler son image. Femme ultra influente, défenseuse ardente de mouvements comme "Black Lives Matter", l'actuelle numéro 2 mondiale ne craint pas non plus de poser en maillot de bain pour l'édition de Sports Illustrated ou d'exposer sa vie sur Instagram. Alors, quand elle annonce, juste avant Roland-Garros, qu'elle ne participera pas aux conférences de presse, en arguant une lassitude envers les questions des journalistes, certains s'interrogent sur ces paradoxes. 

La revanche d'une "hafu"

Cette dualité existe aussi dans les origines d'Osaka, née d'une mère japonaise et d'un père haïtien. Toute sa vie, elle a dû lutter contre une forme de conservatisme primaire qui subsiste encore au pays du Soleil-Levant, et qui accepte mal les "hafu", c'est-à-dire les personnes métissées. Alors, la voir choisie pour allumer la flamme dans le stade de Tokyo a pu peut-être surprendre, d'autant que son sport, le tennis, n'est pas le plus représentatif de l'esprit olympique. 

Mais son aura est telle qu'elle aura su dépasser ces clivages. Elle succède ainsi, en tant que dernière porteuse de la torche, à des légendes telles que Paavo Nurmi (1952), Mohamed Ali (1996) ou Cathy Freeman (2000), pour ne citer que les plus emblématiques.

"C'est sans aucun doute le plus grand accomplissement sportif et le plus grand honneur que j'aurai eu dans toute ma vie. Je n'ai pas de mots pour décrire mes sentiments en ce moment, mais je sais que je suis actuellement remplie de gratitude et de reconnaissance. Je vous aime tous, merci", a écrit Osaka sur les réseaux sociaux.

Double vainqueur de l'Open d'Australie et de l'US Open, Osaka est désormais en mission sur ses propres terres pour décrocher l'or. Pour ça, elle sera portée par une flamme intérieure. 

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