Cet article date de plus de trois ans.

Jeux Olympiques Tokyo 2022 : la flamme olympique est arrivée en Chine tandis que les appels au boycott se multiplient

La flamme olympique a été transmise aux organisateurs mardi, à Olympie (Grèce).

Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Le chef du parti communiste chinois (CPC), Cai Qi, a reçu la flamme olympique lors d'une cérémonie à Pékin le mercredi 20 octobre 2021. (POOL FOR YOMIURI / YOMIURI pour AFP)

Après un allumage en Grèce marqué par des protestations de militants des droits de l'homme opposés à la Chine, la flamme olympique est arrivée mercredi 20 octobre à Pékin, qui accueillera les Jeux Olympiques d'hiver du 4 au 20 février 2022.

Une cérémonie officielle a été organisée dans la Tour olympique, une gigantesque structure en acier de plus de 200 mètres de haut qui domine le nord de la capitale chinoise, et où la flamme sera exposée.

Apportée par des porteurs en survêtement, elle été accueillie par une chorale d'enfants avant d'être transférée dans un chaudron par Cai Qi, le chef du Parti communiste chinois (PCC) à Pékin.

Outre un "relais en ligne", le "traditionnel relais de la flamme aura lieu du 2 au 4 février 2022" sur les sites de compétition avec "environ 1.200 relayeurs", a indiqué mercredi Zhang Jiandong, vice-président exécutif du comité d'organisation.

Ses propos semblent sous-entendre que ce relais de trois jours sera le seul organisé dans le pays.

De nombreux appels au boycott

La capitale chinoise deviendra à cette occasion la première ville du monde à organiser des Jeux d'hiver après avoir accueilli ceux d'été en 2008.Comme à l'époque, des appels au boycott de l'événement se font entendre à l'étranger, cette fois autour de la situation des Tibétains, des Ouïghours ou des Hongkongais.

Lundi, l'allumage de la flamme en Grèce a été brièvement perturbé par des manifestants. Ils ont tenté de déployer un drapeau tibétain et une banderole "No Genocide Games" ("Pas de Jeux du génocide") avant d'être stoppés par la sécurité.

Des militants politiques ont par ailleurs exhorté mardi le Comité international olympique (CIO) à reporter l'événement.

La situation des Ouïghours au coeur des contestations

"C'est du sport-blanchiment. Il n'y a aucune raison légitime d'accueillir les Jeux pendant un génocide", a déclaré Zumretay Arkin, responsable du Congrès mondial ouïghour, une organisation d'exilés ouïghours opposés à Pékin.

Les Ouïghours constituent le principal groupe ethnique du Xinjiang (nord-ouest de la Chine).La région a longtemps été frappée par des attentats sanglants, attribués à des séparatistes ou des islamistes ouïghours. En réaction, les autorités imposent une surveillance policière draconienne.

Des études occidentales, basées sur des interprétations de documents officiels chinois, des témoignages de victimes présumées et des extrapolations statistiques accusent les autorités chinoises de répression contre les Ouïghours.

Ces rapports reprochent à la Chine d'avoir interné dans des "camps" au moins un million de personnes, majoritairement musulmanes, d'avoir recours à des "stérilisations forcées" et à du "travail forcé".

Pékin dément les accusations

Pékin dément fermement ces accusations et présente les "camps" comme des "centres de formation professionnelle" destinés à l'éloigner de la tentation de l'extrémisme. Les Etats-Unis affirment que la Chine se livre à un "génocide" contre les Ouïghours et d'autres minorités musulmanes.

Des associations de défense des droits de l'homme accusent également Pékin de limiter la liberté religieuse et les droits des Tibétains et d'avoir engagé une répression politique à Hong Kong.

Le CIO met en avant sa neutralité 

Plusieurs d'entre elles demandent ainsi aux sponsors, aux dignitaires étrangers, aux célébrités voire aux athlètes de boycotter les JO. Le président du CIO, Thomas Bach, a mis en avant la neutralité politique de son organisation et a déclaré que c'était aux gouvernements d'être à la hauteur de leurs responsabilités.

Victime du boycott des Jeux de Moscou en 1980, l'ancien escrimeur a déclaré que de telles mesures ne faisaient que pénaliser les athlètes, et a insisté sur le fait que le CIO abordait la question des droits "dans le cadre de ses compétences".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.