Reportage Paris 2024 : on a visité l'usine italienne qui fabrique la piste d'athlétisme violette ultrarapide du Stade de France

Dans cette usine près de Turin, tout est pensé pour que la piste d'athlétisme améliore la performance des athlètes.

franceinfo

Radio France

Publié le 17/03/2024 16:45

Temps de lecture : 2min

La piste d'athlétisme violette du stade de France pour les Jeux olympiques 2024 sort en bout de chaine dans l'usine de l'entreprise Mondo, à Gallo d'Alba en Italie, mars 2024. (BRUNO DUVIC / RADIO FRANCE)

À moins de quatre mois des Jeux olympiques, la piste d'athlétisme de Paris 2024 est en cours de fabrication en Italie chez Mondo, entreprise spécialiste dans ce domaine. Elle est située à Gallo d'Alba, près de Turin, avec les Dolomites en toile de fond. L'usine et les laboratoires de contrôle qualité tournent à plein régime pour que la piste violette - une première - soit livrée au Stade de France comme prévu au mois d'avril.

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Un technicien torture une masse de caoutchouc. Il teste la résistance de sa couleur, le violet, qui est un choix des organisateurs des Jeux. "La chose la plus importante pour nous n'est pas de choisir la couleur, mais de garantir la tenue de couleur pendant les temps, donc la résistance au rayonnement UV et à la pluie", souligne Andrea Marenghi, responsable recherche et développement chez Mondo.

Dans le laboratoire à Gallo d'Alba en Italie, une étagère avec les différentes couleurs de pistes fabriqués par l'entreprise Mondo, mars 2024. (BRUNO DUVIC / RADIO FRANCE)

La recherche des meilleures performances

La piste est conçue pour durer au moins dix ans. Une période pendant laquelle elle va se faire martyriser par les pointes sous les semelles des athlètes. Dans le laboratoire, un grand bras mécanique répète inlassablement le mouvement d'une chaussure qui griffe la piste. Les plus redoutables sont celles des lanceurs de javelot : "Ces athlètes utilisent des chaussures complètement différentes, avec des pointes beaucoup plus longues, explique Andrea Marenghi. Un athlète de 100 kilos, qui s'arrête en deux mètres, transfère une force incroyable sur la surface."

Une bonne piste d'athlétisme accumule l'énergie donnée par le champion à chaque impulsion et la restitue au plus près de son mouvement. Pour cela comme dans certains fromages, en dessous, il y a des trous dans le caoutchouc. "Le développement des alvéoles, la forme géométrique de la matière, la part de vide, indique Alessandro Picedi, qui dirige la recherche au sein du groupe. C'est ce qui, selon nous, permet d'obtenir les meilleures performances sur la piste."

Un bras mécanique teste la résistance de la piste aux pointes des athlètes dans l'usine de l'entreprise Mondo, à Gallo d'Alba en Italie, mars 2024. (BRUNO DUVIC / RADIO FRANCE)

Dans l'usine, une table présente les ingrédients : caoutchouc naturel, synthétique, colorants, additifs. Mais l'entreprise assure que 50% des matériaux sont désormais recyclés ou biosourcés. "Bien sûr, le talent des athlètes est fondamental. Notre rôle est de tout faire pour qu'ils donnent le meilleur d'eux-mêmes", explique Maurizio Stroppiana, vice-président sport de Mondo. En bout de chaîne, la piste sort en longues plaques confectionnées en rouleau pour l'expédition. Lors de la visite, une partie du couloir n°7 a été emballée sous nos yeux.