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Paris 2024 : le CIO ignore les droits des sportifs ukrainiens, estime une spécialiste des droits humains

Alors que le CIO a recommandé le retour des Russes et Biélorusses dans les compétitions internationale mardi, Patricia Wiater espère que leur retour "garantira le respect des droits humains des sportifs ukrainiens".
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des Ukrainiens brandissent des drapeaux et pancartes devant le siège du CIO, le 25 mars 2023. (FABRICE COFFRINI / AFP)

Deux jours après la recommandation du Comité international olympique (CIO) de réintégrer les sportifs russes et biélorusses, les réactions continuent d'affluer. Patricia Wiater, professeure à l'université d'Erlangen-Nuremberg et spécialiste des droits humains, a déploré, jeudi 30 mars lors d'une conférence de presse, que les droits des sportifs ukrainiens soient ignorés.

"La question est de savoir si les conditions de réadmission proposées sont suffisantes pour garantir le respect des droits humains des sportifs ukrainiens. Sont-elles proportionnées et sont-elles suffisantes pour empêcher (que) les événements sportifs ne soient pas utilisés à des fins de propagande de guerre ?", a-t-elle ajouté lors de cette conférence à laquelle des sportifs, ukrainiens et d'autres nationalités, ont également participé. "Malheureusement, cela n'a été abordé ni dans la déclaration du CIO, ni par la rapporteure spéciale [de l'ONU sur les droits culturels, Alexandra Xanthaki], alors que c'est très important lorsqu'il s'agit d'examiner la question de la réadmission", a conclu Patricia Wiater, à l'origine de l'avis du Comité olympique allemand favorable à l'interdiction des athlètes russes et biélorusses [article en allemand].

Des conditions insuffisantes posées par le CIO

"Ici, nous parlons de la vie et pas seulement de la compétition", a déclaré l'escrimeuse allemande Lea Krüger, lors de cette conférence de presse, jugeant "insuffisantes" les conditions posées par le CIO. L'Ukrainienne Olga Kharlan - qui a remporté l'or olympique en sabre par équipes en 2008 - a déclaré qu'il serait "incroyable" que des Russes puissent être aux Jeux, mais pas des athlètes ukrainiens : "Nous devons faire tout notre possible pour que les Russes et les Bélarusses ne puissent pas participer à cause de leurs actions et de leur propagande. Pour moi, en tant qu'athlète, bien sûr, j'aimerais y aller. Cependant, en tant que citoyenne ukrainienne, il est difficile d'imaginer être assise à côté d'eux, de savoir qu'ils soutiennent la guerre ou qu'ils restent silencieux. Certains d'entre eux représentent l'armée qui bombarde l'Ukraine tous les jours."

La commission exécutive du CIO a recommandé mardi la réintégration des Russes et Biélorusses dans les compétitions sportives internationales, sous bannière neutre et "à titre individuel", pour peu qu'ils n'aient pas activement soutenu la guerre en Ukraine. La Fédération internationale d'escrime (FIE) a été la première à autoriser le retour des escrimeurs russes et biélorusses, provoquant une réaction de plus de 300 de ses athlètes, opposés à cette décision.

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