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Paris 2024 : le budget du Comité d'organisation vers une augmentation de 10% pour atteindre 4,4 milliards d'euros

Cette augmentation du budget est, pour moitié, liée à l'inflation, a expliqué mardi le comité d'organisation à la sortie d'un bureau exécutif.

Article rédigé par Apolline Merle, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Photographie prise le 15 novembre 2022 à Paris montrant le logo officiel des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, dans la boutique officielle ouverte dans le centre commercial des Halles, à Paris. (THOMAS SAMSON / AFP)

Face à l'inflation qui touche l'ensemble des secteurs, l'annonce d'une hausse du budget des Jeux de Paris 2024 était attendue. Dans l'attente du conseil d'administration du 12 décembre prochain, le Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop) s'est réuni, mardi 22 novembre, lors d'un bureau exécutif afin de plancher sur la révision budgétaire. Celle-ci a pour objectif de proposer un budget à l'équilibre lors du prochain conseil d'administration malgré l'inflation. "Dans un contexte de forte inflation, le budget de Paris 2024 sera maîtrisé avec une hausse contenue d'environ 10%, dont 5% d'inflation", a indiqué le patron des Jeux, Tony Estanguet. 

Dans ce contexte, le mot d'ordre est ainsi "l'optimisation" au sein des équipes de Paris 2024. Si les chiffres sont encore à affiner d'ici le CA, le budget devrait atteindre 4,4 milliards d'euros, dont 200 millions liés à l'inflation. Pour les 200 millions restants, cette augmentation représente des ajustements, notamment sur le budget cybersécurité, "assez sous-évalué et sur lequel on a mis aujourd'hui les moyens, a précisé le Cojop. On a aussi constaté que certains coûts avaient mal été anticipés, comme les congés de reclassement des salariés à la fin des Jeux par exemple".

"À 18 mois des Jeux, nous avons une meilleure connaissance des coûts", justifie Michaël Aloïsio, directeur de cabinet du Cojop, avant de rappeler : "Le budget initial remonte à décembre 2016. Six ans plus tard, il est normal de revoir des choses". En juillet 2022, un rapport d'étape sur les finances du Comité d'organisation, que France 2 avait pu consulter, mettait le Cojop en alerte, évoquant une "tension sur l'équilibre budgétaire". 

Des recettes supplémentaires en ligne de mire

Si le budget est annoncé comme "maîtrisé" par Paris 2024, c'est notamment parce que le Cojop entrevoit la possibilité d'augmenter les recettes complémentaires, notamment au niveau des partenaires. "Le bureau exécutif de ce jour nous a permis d'annoncer le dépassement de nos objectifs de partenariat. Nous nous étions fixés d'atteindre 80 % [objectif autour de 1,1 milliard d'euros de revenus de partenariats à générer] d'ici la fin d'année. Nous avons d'ores et déjà atteint cet objectif en avance de phase. Et on devrait même dans les prochaines semaines dépasser les 90 %", a déclaré Tony Estanguet. Ce qui laisserait donc le temps de dépasser l'objectif de départ.

Le Cojop mise également sur des recettes supplémentaires sur la billetterie, rendues possibles par une nouvelle répartition des places, qui va augmenter lenombre de spectateurs. "Il s'agit d'un travail de fourmis réalisé avec le CIO [Comité international olympique], presque session par session, et qui permet de soit baisser nos coûts, soit de générer des revenus complémentaires", appuie Michaël Aloïsio.

Adaptation du cahier des charges du CIO

En effet, le Cojop a travaillé sur une révision du cahier des charges imposé par le CIO. Que ce soient de petites ou grosses dépenses, tout a été passé au crible. Les organisateurs ont par exemple réduit de 40 % le nombre de véhicules de la flotte de l'organisation par rapport à l'édition de Londres en 2012. La date d'ouverture des sites d'entraînement est aussi en réflexion. "Quand trois ou quatre sites sont disponibles par disciplines, on peut en ouvrir un seul au départ avant d'ouvrir progressivement les autres en fonction des besoins réels. Rien que cette mesure permettrait de faire deux millions d'économies", justifie-t-on à Paris 2024. Des discussions sur le nombre de torches lors du relais de la flamme ou encore sur la taille et la fréquentation des salons de la famille olympique sont aussi en cours. Là encore dans une logique d'optimisation.

Auparavant, le modèle du CIO se basait sur des exigences standardisées. "Il y a eu une analyse de la data du CIO sur la réalité des usages, des sites, sport par sport, selon l'arrivée des athlètes et en fonction de leur entrée en lice par exemple. On a voulu redonner de l'agilité au modèle", explique encore Michaël Aloïsio.

Enfin, "à 18 mois de l'événement, la réserve pour les aléas des Jeux peut commencer à être consommée [qui s'élève à 315 millions d'euros]. Pour autant, on souhaite conserver une majorité de ce montant-là pour la dernière année des Jeux. On veut garder toutes nos marges de manœuvre", souligne Michaël Aloïsio. Il reste un peu moins de trois semaines aux équipes de Paris 2024 pour affiner leur proposition de budget avant de le faire valider au conseil d'administration. La dernière revue budgétaire devrait se tenir à six mois des Jeux, probablement en fin 2023.

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