Paris 2024 : l'efficacité néerlandaise, la spécialisation ouzbèke... De quels pays la France peut-elle s'inspirer pour gagner plus de médailles ?
Top 5 aux JO, top 8 aux Paralympiques : des résultats à la hauteur des objectifs fixés pour ces Jeux à domicile. Si l'équipe de France les a tenus, chez les valides comme pour le "match retour", elle le doit en partie à sa progression sur le taux de conversion en médailles d'or, par rapport aux derniers championnats du monde de chaque discipline. "Quand on fait l'analyse, il y a trois ans, on est à 49% de taux de conversion, donc on perd une médaille sur deux en route, confiait à l'issue des Jeux olympiques le manager de la haute performance français, Claude Onesta. Aujourd'hui, on va terminer à 74%, donc il n'y a pas de secret."
D'après lui, cette nouvelle marotte des analystes de la performance "est une véritable complexité" à améliorer encore en vue de Los Angeles 2028. "Je mets de côté la Chine, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. Ensuite, il y a un deuxième groupe de pays avec les Pays-Bas, l'Italie et le Brésil. Pour moi, la France doit ambitionner de faire partie de ce groupe", déclarait la ministre des Sports démissionnaire, Amélie Oudéa-Castéra, à l'issue des Jeux paralympiques. Les Bleus doivent donc piocher dans ce qui se fait de mieux chez leurs concurrents.
La réussite néerlandaise
La palme de la réussite, tant côté JO que Paralympiques, revient à la délégation des Pays-Bas. Elle a talonné l'équipe de France olympique et terminé quatrième au classement des médailles des Jeux paralympiques. Avec, sur ces derniers, une efficacité qui a tutoyé les sommets : 56 médailles pour une délégation de 85 athlètes, dont 27 titres. Sur ces médailles d'or, 20 proviennent de trois disciplines fortes que sont le cyclisme, la natation et l'athlétisme.
Aux JO, les Pays-Bas ont terminé 6es du tableau des médailles, à un titre du pays hôte, mais avec 30 médailles de moins que l'équipe de France au total (34 contre 64). Cette moisson est le résultat d'un pari sur quelques sports pourvoyeurs de podiums au détriment des autres et d'une nation qui a le sport chevillé au corps, en témoignent les centres d'entraînements spécialisés pour les sportifs de haut niveau qui accueillent indifféremment valides comme athlètes en situation de handicap.
Pour l'heure, la France n'est pas prête à s'engager dans cette voie, comme le précisait Marie-Amélie Le Fur, la présidente du Comité paralympique français (CPSF) après les Jeux. "On n'a pas vraiment la même stratégie que (...) celle des Pays-Bas", qui ont parié massivement sur les athlètes titrables, au détriment d'une large délégation. "On a donné une chance à des primo-sélectionnés qui sont peut-être finalistes ici à Paris 2024, mais pourront devenir des médaillés dans le futur".
L'Ouzbékistan mise sur les sports de force
Enclavé au sud du Kazakhstan et entre les autres anciennes républiques soviétiques d'Asie centrale, l'Ouzbékistan et ses 35 millions d'habitants a su se démarquer pendant ces Jeux de Paris, en se hissant au 13e rang du classement des médailles olympiques comme paralympiques. Avec respectivement 13 podiums dont huit titres aux JO (pour une délégation de seulement 88 sportifs), et 26 médailles dont 10 d'or de l'autre, la délégation ouzbèke a misé sur ses points forts : les sports de combat et les lancers en para-athlétisme.
Certains pays "ont adopté une stratégie d'ultra-spécialisation, en mettant des moyens dans quelques sports où la population excelle à l'origine, analysait le directeur de recherche à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) et spécialiste de la géopolitique du sport Lukas Aubin, pour Le Figaro [article payant] juste après les JO de Paris. C'est le cas pour les pays d'Asie centrale et du Caucase (Ouzbékistan, Kazakhstan, Géorgie, Azerbaïdjan…) dans les sports de force, plutôt que de diluer leurs efforts dans plein de sports différents, au risque de ne réussir nulle part." Résultat : aux JO, les 13 médailles ouzbèkes provenaient de sports de combat et de l'haltérophilie (dont cinq titres en boxe) et sept sur dix sont venus des aires de lancers du Stade de France pendant les Paralympiques.
Les modèles océaniens
Si l'équipe de France olympique avait réussi à transformer deux de ses médailles d'argent en or, elle aurait rivalisé avec l'Australie, 4e, qui a remporté 53 médailles, dont un tiers en natation, parmi lesquelles 40% en or. Car le pays des kangourous, démographiquement bien moins important que l'hôte parisien (26 millions d'habitants), surfe toujours sur la très bonne vague des Jeux de Sydney, qu'il a organisés en 2000, pour figurer dans le top mondial. Côté Paralympiques, c'est aussi la natation et ses six breloques dorées (sur 18 au total) qui lui permettent d'accrocher une 9e place.
Pour son voisin qui cultive le même enthousiasme autour du sport – en 2017, une étude affirmait que 86% des Néo-Zélandais considéraient que le sport de haut niveau contribuait à inculquer un sentiment de fierté envers le pays et l'identité nationale – les résultats sont aussi au rendez-vous aux JO. Avec 20 médailles, dont 10 en or, dans neuf disciplines différentes, la Nouvelle-Zélande et ses 5 millions d'habitants accrochent la 11e place du classement. C'est en revanche bien plus compliqué côté Paralympiques, avec seulement un titre pour un total de neuf podiums.
À regarder
-
"C'est un honneur incroyable..." On a rencontré Maxence, pro du parkour et l'un des personnages mystères de la cérémonie d'ouverture de Paris 2024
-
La cantatrice Axelle Saint-Cirel entonne la Marseillaise pour clore la parade des athlètes
-
Les joueurs de l'équipe de rugby à 7 dansent leur choré au pied de l'Arc de Triomphe
-
Teddy Riner est ovationné par la foule lors de la Parade des Champions
-
La "Parade des champions" est officiellement lancée depuis les Champs-Élysées
-
Paris 2024 : revivez les 4 cérémonies en 4 minutes
-
Qui est GЯEG qui a performé à la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques ?
-
Paris 2024 : Revivez les plus beaux moments de la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques
-
Jean-Michel Jarre enflamme le Stade de France
-
Jeux paralympiques : les exploits et des sourires en or pour les athlètes français
-
Il est temps de dire au revoir à la flamme
-
Huit danseurs de breaking valides et handicapés font le show
-
Les porte-drapeaux français pour la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques
-
"La Marseillaise" interprétée par le trompettiste André Feydy
-
Santa ouvre la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques
-
Paris 2024 : historique, l'équipe de France de cécifoot championne paralympique
-
Prothèses, fauteuils roulants : comment s'équipent les athlètes pendant les Jeux paralympiques ?
-
Ces Jeunes archers du Nord découvrent le para tir à l'arc et ses champions
-
Paris 2024 : "Durant ces Jeux, on a montré que l'on pouvait faire rimer les notions de handicap et de performance..." Le bilan tout sourire de Marie-Amélie Le Fur, patronne du comité paralympique
-
Paris 2024 : il réconforte les athlètes, sensibilise les officiels au handicap... Marc ne fait pas que conduire en tant que chauffeur volontaire sur les Jeux
-
À 23 ans, il va mixer pour la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques !
-
La para-escalade fera son entrée aux Jeux de 2028 : une innovation française permet aux personnes en fauteuil de grimper comme tout le monde
-
Paris 2024 : Aurélie Aubert, chouchou du public et nouvelle star du sport para
-
Qui est Frédéric Villeroux, légende du cécifoot ?
-
Immersion avec des collégiens invités aux Jeux paralympiques
-
Paris 2024 : l'équipe de France de cécifoot est en finale paralympique
-
Paris 2024 : nouveau doublé français en para cyclisme
-
Qui est Axel Bourlon, champion de para haltérophilie ?
-
Paris 2024 : qui est Gabriel Dos Santos Araujo, star de la para natation ?
-
Paris 2024 : des tablettes et des casques VR pour les personnes malvoyantes
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.