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Natation : avec des mondiaux réussis, l'équipe de France "se construit bien" pour les JO à Paris

L’équipe de France de natation quitte Budapest et les championnats du monde, avec huit médailles dont deux titres. C’est la meilleure moisson depuis 2013. À deux ans de Paris 2024, l’optimisme est revenu dans le camp tricolore après des années difficiles.  

Article rédigé par franceinfo - Jérôme Val
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
La nageuse française Marie Wattel médaillée d'argent sur le 100 mètres papillon aux championnats du monde de Budapest, le 19 juin 2022. (LAURENT LAIRYS / MAXPPP)

"L’équipe de France, c’est un peu comme un phénix qui renait de ses cendres." Sur le bord du bassin de la Duna Arena de Budapest, Marie Wattel a trouvé la bonne formule et la médaillée d’argent sur le 100m papillon a raison. Comme le mythique animal de l’Antiquité, l’équipe de France de natation retrouve une seconde jeunesse. Les chiffres ne mentent pas. Huit médailles (2 en or, 4 en argent et 2 en bronze), c’est mieux que sur les trois précédents championnats du monde. "C’est vraiment agréable à voir", se réjouit Florent Manaudou, le capitaine de cette équipe de France, pourtant lui-même bredouille sur cette compétition.  

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Au-delà de l’excellent bilan comptable de médailles, les Bleus ont aussi participé à 16 finales individuelles et trois en relais. C’est aussi bien qu’il y a 11 ans aux mondiaux de Shanghai et c’était à l’époque un record. "Je trouve que tout vient de l’énergie, ajoute le champion olympique de 2012. Il y a une fraîcheur et quelque chose qui se construit bien pour Paris." C’est vrai aussi que le scénario de la semaine a facilité cette réussite.

"Des victoires et des bons résultats les premiers jours, c’est très important. S’il y a un mot pour résumer cette équipe de France, c’est la fraîcheur."

Florent Manaudou

à franceinfo

"Certains se sont dit que c’était possible pour euxestime Florent Manaudou. Cela murit le soir quand on va se coucher et ça permet de faire de belles performances." 

L'expertise d'entraîneurs étrangers

Ces performances des Bleus sont loin d’être une surprise pour le Directeur technique national (DTN) de la Fédération française de natation. Le succès d’aujourd’hui s’est forgé il y a longtemps avec une nouvelle génération en place dans le sillage d’un éblouissant Léon Marchand. "C’est logique par rapport aux jeunes qui commençaient à arriver, explique Julien Issoulié. On savait qu’ils allaient s’améliorer et que cette densité allait grossir. On est contents de voir que ce qu’on racontait depuis quelques années et qu’on avait du mal à faire comprendre, c’était vrai. Il n’y a pas de mensonges : il y a des jeunes qui arrivent et qui progressent." 

Certes, les Russes étaient absents, exclus à cause de la guerre en Ukraine. Quelques nageurs stars n’étaient pas là, dont l’Américain Caeleb Dressel qui a quitté Budapest en cours de compétition. Mais il y a bien une certitude, l’équipe de France a retrouvé de l’allant après l’arrivée à la tête des équipes de France du Néerlandais Jacco Verhaeren. L’entraîneur américain Bob Bowman accompagne les nageurs tricolores depuis plusieurs semaines. Des étrangers chez les Bleus, ça marche ! "Ce que nous avons apporté, c'est un regard nouveau, détaille Jacco Verhaeren. Nous n'avons pas la même histoire. Nous respectons cette culture française mais nous avons une vision différente. Il fallait montrer que la France peut rivaliser avec les meilleurs dans le monde."

Les J.O en ligne de mire

La première marche est passée avec brio. Reste le plus dur : les Jeux olympiques de Paris en 2024. Avec ce beau bilan, tout est maintenant possible. "Ce qui est important, c’est de construire cette possibilité d’être performant à Paris et là, c’est ce qu’on a fait, se félicite Denis Auguin, responsable de la relève chez les Bleus. C’est possible de faire de très bons Jeux olympiques. On a découpé cette préparation jusqu’en 2024 comme un spectacle. Cette année, c’était un peu les répétitions. L’année prochaine, c’est la générale et après, c’est le grand spectacle." D’ici les JO à la maison, il y a encore un championnat d’Europe (cet été à Rome) et deux mondiaux (en 2023 et au début 2024). Autant d’occasions de confirmer le redressement de la natation française.

L'équipe de France de natation "se construit bien" pour les JO à Paris - le reportage de Jérôme Val

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