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Karaté aux JO : "C'est une discipline qui mérite d'être à Paris 2024", selon le président de la Fédération Française de Karaté

Le comité d'organisation des Jeux olympiques refuse catégoriquement d'inscrire la discipline au programme des prochains Jeux olympiques.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le médaillé d'or olympique à Tokyo, Steven Da Costa face au Turc Eray samdan, le 5 août 2021. (ALEXANDER NEMENOV / AFP)

"C'est une discipline qui mérite d'être à Paris 2024" défend vendredi 13 août sur Franceinfo, Francis Didier, président de la Fédération Française de Karaté. Tony Estanguet et le comité d'organisation des Jeux olympiques (COJO) indiquent qu'il est trop tard pour ajouter un sport additionnel aux JO de Paris 2024. Quatre seront présents : surf, escalade, skateboard et break dance, mais pas le karaté.

franceinfo : Steven Da Costa, champion olympique de karaté à Tokyo, avait reçu le soutien de la ministre déléguée au sport, Roxana Maracineanu. Ça n'a pas suffi, comment réagissez-vous ?

Francis Didier : Je voudrais rappeler à Tony Estanguet, le président du COJO, que la même chose s'est passée à Sydney avec sa discipline, le canoë-kayak, et qu'elle a été remise par le comité d'organisation. Le karaté représente 80 athlètes, c'est un tatami, c'est un sport qui ne coûte pas d'investissement.

"On n'arrive pas à comprendre que le COJO puisse déclarer que le nombre de médailles n'est pas important."

Francis Didier, président de la Fédération Française de Karaté

à franceinfo

Les Jeux olympiques sont faits pour ça, pour remporter des médailles pour la France. Cette explication ne tient pas la route. Ça ne demande pas d'investissement ou de construction supplémentaire dans l'organisation de Paris 2024, c'est un simple gymnase et un tatami.

Tony Estanguet dit assumer la volonté de mettre en avant des sports qui "cartonnent sur les réseaux sociaux". Cela veut dire que le karaté ne cartonne pas suffisamment ? Est-ce sans appel ?

Il devrait changer de vocabulaire. On ne parle pas à 250 000 licenciés en France en supposant que le karaté n'a pas sa place. C'est une discipline qui a de nombreux pratiquants, je pense qu'il faut les respecter. Ce ne sont pas les sports qui "cartonnent" qui comptent, c'est le nombre de médailles que l'on peut avoir à Paris 2024. Ils ont toujours la possibilité de changer de direction. Parfois il ne faut pas s'entêter, quand vous avez de nombreux défenseurs du karaté, ce n'est pas par hasard. C'est une discipline qui mérite d'être à Paris 2024. Nous voulons simplement défendre notre position pour qu'elle soit écoutée.

Le COJO a un devoir de neutralité, si Tony Estanguet avait remis le karaté après la victoire olympique de Steven Da Costa on lui aurait dit qu'il allait favoriser la France face aux autres nations.

Chaque pays qui organise a des qualifiés d'office, un pays organisateur voit son nombre de médailles augmenter automatiquement. Si on est organisateur, on en profite. Si Steven da Costa avait fini quatrième, sans médaille, évidemment que ce n'aurait pas été du tout le même sujet. Mais là, défendre son titre en 2024 c'est une chose très importante pour lui. Ce titre il l'a gagné avec panache.

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