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Journée olympique en Seine-Saint-Denis : "Les JO 2024, un symbole du rôle du sport dans la construction, de fierté aussi pour la valeur du territoire"

À peine plus de deux ans maintenant avant le début des Jeux olympiques de Paris 2024. Ce dimanche 26 juin est une journée olympique en Seine-Saint-Denis, notamment aux abords du Stade de France, avec toute une série d'animations, de démonstrations et d'initiations sportives proposées aux habitants.

Article rédigé par Jules de Kiss
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5 min
Vue aérienne de la construction du bassin olympique Arena, près de l'A1 à Saint-Denis, au nord de Paris, le 25 mai 2022 pour les JO de 2024. (COLIN BERTIER / AFP)

Le sociologue Jean Viard revient aujourd'hui sur l'événement de ce dimanche 26 juin en Seine-Saint-Denis, département au centre d'une journée de célébration grandioseLe comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 a choisi de célébrer le sport avec une fête géante du sport et de la culture.

franceinfo : C'est important que les Jeux olympiques qui vont changer le visage des territoires lors de la compétition, s'ouvrent comme ceci à la population, aux riverains ? 

Jean Viard : Oui, les Jeux olympiques, c'est un événement mondial extraordinaire de compétition, de force, de travail, et en même temps, c'est aussi un événement local qui touche particulièrement les gens dans ces quartiers. Des les quartiers populaires, où le sport est souvent le premier lien social, y compris parce que le football se suffit d'un ballon, comme la course à pied, ce sont des activités qui sont praticables dans des milieux très défavorisés et très populaires. Il y a 8000 personnes qui travaillent sur le chantier. J'espère qu'il y a une partie d'entre eux qui habitent le quartier aussi. Donc ça donne effectivement à ce quartier un symbole : le rôle du sport dans la construction, de fierté aussi pour la valeur du territoire.

Est-ce que c'est un moyen, ces opérations de terrain, d'inclure, de commencer à inclure la population dans ces projets ? 

Oui, je crois. On est au niveau mondial là, on fait les Jeux olympiques 2024 à Paris. C'est la gloire de Paris, de la France, et dans une démocratie, en essayant de faire quelque chose d'assez écologique et de pas trop cher, parce qu'on a vu des excès absolument monstrueux lors des derniers Jeux olympiques. Mais c'est essentiel quand même, parce qu'il faut continuer à faire de grandes fêtes, mais on ne peut gaspiller l'argent de façon extraordinaire.

Donc le but, c'est bien d'inclure les gens, qu'est-ce que ça transforme maintenant dans la préparation. Qu'est-ce que ça va transformer pendant les Jeux, parce qu'ils vont avoir besoin de gens à la billetterie, à la sécurité, partout. Une partie des gens du coin vont y trouver des activités. Et puis après, parce qu'après on aura construit effectivement la cité sportive, on aura construit l'Aréna, à la porte de la chapelle et tout ça, ce sont des choses qui vont rester. Donc c'est important que les gens perçoivent à la fois le moment à vivre et puis aussi la transformation de ce quartier qui en a vraiment bien besoin.

Est-ce que de grands évènements comme celui ci doivent servir un territoire, une population ? Sinon c'est en partie raté ?  

On essaye quand il y a un événement puissant comme ça, d'en faire profiter un territoire. En plus, il n'y a pas que Paris. N'oublions pas qu'à Tahiti, il y a la partie surf, à Marseille, la partie voile. Mais ça a moins de conséquences pour les territoires. Oui, je crois qu'il faut chaque fois cibler un territoire. Ça permet de le transformer, ça permet qui reste une trace et ça permet aussi de légitimer l'argent investi.

Les Jeux olympiques, vu qu'effectivement on a besoin de logements de construction, profitons-en chaque fois pour transformer un quartier. Je pense que cela lui donne une dimension sociale qui est un plus pour la manifestation.

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