Paris 2024 : pourquoi la France a-t-elle recours à des soldats et policiers étrangers pour aider à sécuriser les JO ?

Pour renforcer la sécurité des prochains Jeux, 2 200 policiers et gendarmes étrangers sont appelés en renfort, a annoncé le ministère de l'Intérieur.
Article rédigé par Léa Deseille
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des militaires patrouillent sur la place du Trocadéro, à Paris, le 21 octobre 2023. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

A moins de quatre mois du début des Jeux olympiques, le dispositif de sécurité de l'événement évolue. Si Gérald Darmanin prévoit la mobilisation de 35 000 policiers et gendarmes, ainsi que 15 000 militaires, chaque jour de compétition (du 27 juillet au 10 août), la cérémonie d'ouverture, le 26 juillet, sera particulièrement encadrée avec 45 000 membres des forces de l'ordre dans la capitale. Un protocole sécuritaire spécifique est prévu pour ce spectacle à ciel ouvert, le long de la Seine, où plus de 300 000 spectateurs sont attendus.

A ce dispositif général, le ministère des Armées a annoncé, jeudi 28 mars, un renfort militaire et policier de "plusieurs nations étrangères" pour les Jeux. Sans donner de chiffre précis, à ce stade.

Un secteur en tension

La Pologne a souligné sa participation, via un tweet sur X du ministre de la Défense polonais jeudi. "Les forces armées polonaises rejoindront la coalition internationale mise en place par la France pour soutenir la préparation et la sécurité des Jeux olympiques d'été 2024". D'après le ministre, les soldats polonais feront partie de la brigade cynophile, avec "des chiens renifleurs" et auront pour mission "des opérations de détection d'explosifs et de lutte contre le terrorisme". Le ministère de l'Intérieur a fait savoir à l'AFP, que la Pologne avait proposé 40 policiers et 13 équipes cynophiles. Après la participation de Nancy Faeser, ministre de l'Intérieur allemande, au Conseil des ministres français le 13 mars, l'Allemagne a également stipulé, dans un communiqué conjoint publié sur le site du ministère français, qu'elle enverrait des policiers en France pour les Jeux.

Contacté par franceinfo, le ministère des Armées français assure qu'"ils seront en soutien des troupes françaises et ne vont pas les remplacer". Il existe en effet des tensions en la matière a reconnu un responsable du Centre national de formation des unités cynophiles de la police nationale, à l'AFP.

Un dispositif habituel pour les compétitions internationales

Le ministère de l'Intérieur, joint par franceinfo, assure avoir lancé dès janvier 2024 des demandes de "coopération internationale" auprès de 46 pays. Afin de "prendre en compte 'l'expérience spectateur'" et "répondre au défi capacitaire des Jeux". Il annonce d'ores et déjà la venue de "2 185 renforts", venus du monde entier. Une dizaine de pays ont répondu favorablement à cette demande, d'après le ministère des Armées. 

Si la France a relevé dimanche le plan Vigipirate au niveau "urgence attentat" à la suite de l'attaque terroriste dans un théâtre près de Moscou, le soutien de nations étrangères lors de compétitions internationales n'est pas nouveau. "C'était le cas pendant la Coupe du monde de rugby [2023], avec 160 membres de forces de sécurité européennes", a précisé le ministère de l'Intérieur à franceinfo. Lors de l'Euro 2016 en France, 180 policiers originaires de 23 pays avaient également renforcé les effectifs, notamment pour identifier et surveiller les potentiels hooligans.

En 2022, lors de la Coupe du monde de football au Qatar, quelque 200 gendarmes et policiers français avaient prêté main forte aux autorités locales. Un dispositif similaire avait également été mis en place pour les Jeux de Londres en 2012, a confié le ministère de l'Intérieur à franceinfo. 

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