Paris 2024 : "chef d'orchestre", "grand frère", "partage d'expérience" : comment les porte-drapeaux français envisagent-ils leur rôle ?

Florent Manaudou, Mélina Robert-Michon, Alexis Hanquinquant et Nantenin Keïta étaient pour la première fois réunis depuis leur élection, à France Télévisions, vendredi.
Article rédigé par Apolline Merle
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
David Lappartient, Alexis Hanquinquant, Nantenin Keïta, Mélina Robert-Michon, Florent Manaudou (les quatre porte-drapeaux) et Marie-Amélie Le Fur, dans le hall de France Télévisions, à Paris, le vendredi 12 juillet. (KMSP/AFP)

"L'unité", le "collectif" et la "bienveillance", voici les premiers mots des porte-drapeaux français, Florent Manaudou, Mélina Robert-Michon, Alexis Hanquinquant et Nantenin Keïta. Les quatre athlètes ont été élus, jeudi 11 juillet, par leurs pairs pour guider la délégation tricolore olympique et paralympique lors des Jeux de Paris 2024. Pour leur première prise de parole, vendredi 12 juillet, depuis les locaux de France Télévisions, ils ont chacun évoqué leur fierté et leur engagement de représenter les couleurs de la France. 

"On est vraiment fait pour s'entendre. On a tous à peu près les mêmes idées, les mêmes valeurs", a confié la lanceuse de disque Mélina Robert-Michon. Pour la vice-championne olympique à Rio en 2016, qui vivra ses septièmes Jeux à Paris, l'esprit collectif est l'un des piliers de sa "nouvelle mission". "J'ai cette envie de partager les différentes expériences que j'ai pu vivre. C'est vrai que cela peut paraître surprenant quand on sait que je viens d'un sport individuel, mais j'ai toujours fonctionné en équipe et je pense vraiment que cet esprit d'équipe doit nous aider à nous surpasser", a-t-elle témoigné.

Dans cette lignée, Florent Manaudou a insisté sur la notion "d'unité" que peut véhiculer le sport. "En ces temps de guerre, ou même d'instabilité politique en France, on observe beaucoup de déchirements, et le sport peut être un vecteur d'unité très important. Donc si l'on pouvait cet été, et jusqu'au 8 septembre, avoir une unité en France, et qu'elle soit visible aux yeux du monde également, je pense que ce serait une bonne chose", a appelé le nageur, quadruple médaillé olympique.

Un rôle de grand frère

De son côté, le paratriathlète Alexis Hanquinquant est fier d'endosser ce rôle de "grand frère". "Je veux essayer d'apporter de la bienveillance, commence le champion paralympique en 2021. Si je dois apporter un petit peu d'expérience aux plus jeunes, je le ferai avec grand plaisir. Si je dois apporter un peu d'humour à ceux qui sont un peu stressés, je le ferai aussi avec grand plaisir. Je me rendrai disponible auprès des athlètes qui en auront besoin", assure le Normand, favori à sa succession.

Au-delà de guider la délégation française et de porter le drapeau tricolore lors de la cérémonie d'ouverture, les porte-drapeaux remplissent aussi un rôle d'accompagnement auprès des athlètes en amont et pendant les Jeux. "Je me vois un peu comme une chef d'orchestre, confirme Nantenin Keïta, championne paralympique du 400m en 2016 à Rio. Pas la chef d'orchestre qui va utiliser sa baguette pour diriger ses musiciens, mais plutôt celui qui va tenter de créer une harmonie pour que tout le monde arrive à jouer ensemble, à s'entendre, et à la fin de la scène se dire : 'Notre musique a cartonné.'" Pour la para-athlète, il s'agit donc "d'encourager les athlètes, leur permettre de donner le meilleur d'eux-mêmes, d'être fier d'avoir fait partie de cette équipe de France et de repartir en se disant : 'j'ai apporté ma petite pierre à l'édifice'", poursuit-elle.

S'adresser aux Français "en dehors des stades"

Mais les porte-drapeaux ont aussi à cœur de s'adresser aux Français "en dehors des stades", appuie Nantenin Keïta. "Grâce à ces Jeux, nous voulons aussi permettre à chaque Français et Française de se dire que oui, j'ai un handicap, j'ai une différence, mais peu importe mon handicap, il y a un sport qui est fait pour moi", a-t-elle défendu.

Aux côtés de Nantenin Keïta, Alexis Hanquinquant veut croire que les Jeux de Paris seront un "accélérateur incroyable" pour le parasport, afin de faire "bouger les codes et les mentalités". Plus globalement, tous s'accordent sur un dernier point : saisir l'occasion de ces Jeux afin de mettre le sport au cœur de la société. "Le sport, ce n'est pas que du sport. Il y a aussi des valeurs, de la mixité, ou encore l'apprentissage du vivre-ensemble... expose à son tour Mélina Robert-Michon. Les Jeux olympiques sont l'occasion de remettre un vrai coup de projecteur sur le sport et ce qu'il représente."

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